Voitures d’occasion : pourquoi ne pas essayer les enchères ?
Voitures d’occasion : pourquoi ne pas essayer les enchères ?
LE MONDE ARGENT
De plus en plus de vacations sont consacrées aux voitures récentes, attirant de nouveaux acheteurs en quête d’une bonne affaire.
Les maisons de ventes organisent de nombreuses vacations entièrement consacrées aux voitures récentes. / Jens Magnusson/Ikon Images / Photononstop
Eplucher les petites annonces sur le papier ou sur Internet, s’adresser à un garagiste… Les moyens pour dénicher une voiture d’occasion ne manquent pas. Pourquoi ne pas essayer les ventes aux enchères ? De plus en plus de particuliers s’y risquent, et les maisons de ventes organisent de nombreuses vacations entièrement consacrées aux voitures récentes. « Dans chacune de nos ventes hebdomadaires, précise Pierre Drouin, de l’étude Mercier & Cie, à Lille, nous proposons environ 300 voitures, et 60 % des achats sont réalisés par des particuliers. »
Le reste est l’affaire des professionnels de l’occasion. Le commissaire-priseur lutte chaque semaine contre les idées reçues dans ce domaine : « Il s’agit de voitures assez récentes, qui ont entre quelques mois et dix ans, accompagnées de leur carnet d’entretien et d’un contrôle technique. De plus, nous proposons une garantie de trois mois pour les véhicules de moins de 15 ans et moins de 200 000 km, garantie qui peut être étendue jusqu’à cinq ans, avec un surcoût. »
De nombreux particuliers restent en effet persuadés qu’aux enchères, les voitures sont vendues « en l’état », et qu’il est même impossible de savoir si elles démarrent. C’est en fait le cas des véhicules proposés dans le cadre des procédures judiciaires, qui représentent une minorité. « Dans ces cas-là, nous ne savons effectivement rien de l’historique de la voiture, et parfois nous n’avons même pas les clés, précise Marie-Line Balsan, de l’étude de Cherré (Sarthe). Nous conseillons aux particuliers de ne pas se risquer sur ces achats. »
Apparition des électriques
Dans le cadre des ventes volontaires, les voitures viennent des locations longue durée, des retours de crédits, des collectivités territoriales, des flottes d’entreprises, des concessions automobiles ou de particuliers. Ceux qui pratiquent ces ventes viennent d’abord chercher un prix intéressant. « Les adjudications sont entre 30 % et 35 % en dessous de la cote Argus », affirme Marie-Line Balsan.
Pierre Drouin nuance le propos, soulignant que les marques et modèles influencent beaucoup les prix : « Ce qui se vend le mieux, ce sont les petites citadines comme les Twingo, et les hybrides de type Toyota, très prisées par les VTC. Tandis que les diesels représentent encore 70 % des ventes, mais avec des cotes en baisse. Nous sommes le second marché, nous récupérons donc les voitures qui se vendaient le mieux voilà quelques années. »
Quant aux électriques, qui commencent à apparaître dans les ventes, elles intéressent également des acheteurs étrangers, et leur cote monte vite. Les nouvelles normes environnementales comptent pourtant dans les choix actuels, du fait de la prime gouvernementale visant à récompenser l’achat de véhicules moins polluants. Les voitures d’occasion sont donc systématiquement montrées avec leur vignette Crit’air. En revanche, côté coloris, le choix n’est pas réjouissant : gris et noir sont omniprésents, sauf pour quelques petites citadines.
Outre les prix et garanties (attention aux frais de vente autour de 14 % ou de 15 %, à ajouter au prix final), le public informé sur ces ventes grâce aux sites des commissaires-priseurs, à leurs réseaux sociaux, à la presse locale ou plus largement sur Interencheres.com cherche également souvent à faire un achat original. « Acheter aux enchères, c’est aussi avoir un petit frisson au moment de la vente, les particuliers me disent souvent qu’ils ont une histoire particulière avec la voiture », estime Pierre Drouin. Et à condition d’avoir anticipé le déblocage de leur carte de crédit ou un virement bancaire, ils peuvent repartir avec, sans attendre de livraison.