Coupe du monde féminine : les Anglaises restent de ce côté de la Manche
Coupe du monde féminine : les Anglaises restent de ce côté de la Manche
Par Adrien Pécout (Le Havre, envoyé spécial)
Soutenues par leur public, au Havre, les Anglaises ont éliminé (3-0) la Norvège en quarts de finale. Elles affronteront en demies soit la France, soit les Etats-Unis.
La milieu de terrain Jill Scott après son but au Havre, le 27 juin. / LOIC VENANCE / AFP
Pour avoir croisé le public anglais il y a un an, sur les rives de la Volga, on le savait capable de longs voyages. Alors, la traversée de la Manche… Au stade Océane du Havre, tambours et trompettes avaient beau jeu. Elles se sont fait entendre sans discontinuer : déjà avant le premier but, qui fut pourtant précoce ; et encore après le match.
Score final : 3-0 pour les Anglaises face à la Norvège, en ce premier quart de finale du Mondial, jeudi 27 juin. Les « Three Lionesses » (leur surnom) affronteront en demies la France ou les Etats-Unis, selon l’issue du match de vendredi. Les voilà qui égalent déjà leur place de demi-finalistes d’il y a quatre ans : leur meilleure performance, à ce jour, après cinq participations au Mondial (sur huit possibles).
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Leur soirée normande avait de quoi plaire. Il y eut du monde : des tribunes bien remplies (21 111 spectateurs) et, pour ce que l’on en a entendu, pour ce que l’on en a vu (ces croix de saint Georges derrière un but), acquises à l’Angleterre. Il y eut du vent, aussi : une brise bienvenue qui vous ferait oublier la canicule ailleurs dans le pays, le temps d’un match à 24 degrés Celsius.
Lucy Bronze bientôt de retour à Lyon
Il y eut du jeu, surtout. Les Anglaises ont fait honneur à leur public autant qu’à leur statut de troisième nation au classement mondial de la FIFA. « Don’t Take Me Home ! » (« Ne me ramenez pas à la maison ! »), dit l’une de leurs chansons. Leur voyage en France se poursuivra d’au moins cinq jours, et c’est mérité. Quatre victoires ont précédé celles-ci. Trois en phase de poule, dont l’une contre les Japonaises (2-0), vice-championnes du monde en titre, qui avaient justement éliminé l’Angleterre il y a quatre ans. Puis une en huitièmes de finales (3-0) contre des Camerounaises peu aidées par l’arbitrage vidéo…
Le titre honorifique de « joueuse du match » a logiquement récompensé Lucy Bronze. Côté droit, l’arrière latérale de Lyon a tout fait. Bien défendu, bien attaqué. C’est elle qui a adressé la passe décisive pour la frappe de Jill Scott et le premier but, à ras de terre (3e minute). Elle, encore qui a armé une frappe puissante pour le troisième et dernier but (57e minute).
Entre-temps, citons aussi Ellen White, comme d’habitude : bien placée dans la surface (40e), l’attaquante a inscrit son cinquième but de la compétition, après un centre de Nikita Parris, et après, là encore, un premier décalage de Bronze.
Le succès contre la Norvège aurait pu être encore plus large si la gardienne norvégienne, Ingrid Hjelmseth, n’avait pas détourné un penalty accordé après recours à l’arbitrage vidéo (84e) : une sanction pour punir Maria Thorisdottir d’avoir poussé Steph Houghton, défenseuse centrale montée jusque dans la surface adverse.
Soyons justes : ce succès contre la Norvège a également failli être plus serré, mais la capitaine Houghton a tenu bon dans sa propre défense, et les Norvégiennes ont elles-mêmes manqué d’à-propos à l’approche de derniers mètres. Les Anglaises disputeront leur demi-finale le 2 juillet à Lyon, en terrain familier pour Lucy Bronze.