Agressé mortellement en France, Mamoudou Barry a été inhumé dans son village natal, en Guinée
Agressé mortellement en France, Mamoudou Barry a été inhumé dans son village natal, en Guinée
Le Monde.fr avec AFP
L’enseignant-chercheur de 31 ans est mort des suites de ses blessures après une agression qualifiée de « raciste » près de Rouen.
Des proches de Mamoudou Barry lors de son enterrement dans son village natal, Bolaroya, en Guinée, le 5 août 2019. / CELLOU BINANI / AFP
Des milliers de Guinéens, dont beaucoup étaient en pleurs, ont assisté, lundi 5 août, à l’inhumation dans son village natal de l’enseignant-chercheur Mamoudou Barry, victime le en France d’une agression « raciste », a constaté un correspondant de l’AFP.
Mamoudou Barry, 31 ans et père d’un enfant de 2 ans, est mort des suites de ses blessures après avoir été roué de coups dans la rue, le 19 juillet, lors d’une agression qualifiée de « raciste » par ses proches à Canteleu, dans la banlieue de Rouen (ouest de la France). L’auteur présumé de l’agression, un Français d’origine turque, né en 1990 et présentant des « antécédents psychiatriques », a été interpellé et hospitalisé.
Mamoudou Barry venait de soutenir une thèse de droit sur les « politiques fiscales et douanières en matière d’investissements étrangers en Afrique francophone », le 27 juin à Rouen.
Un village perdu dans la forêt
Sa dépouille a été rapatriée de France samedi soir et une cérémonie d’hommage a été organisée dimanche à l’université publique Sonfonia de Conakry, où M. Barry avait fait ses études de 2007 à 2010, avant de partir en France. Le cercueil a été conduit lundi dans la ville de Mamou, à 300 km à l’est de la capitale, où la grande mosquée a accueilli la prière mortuaire. Il a ensuite été acheminé jusqu’à Bolaroya, son village natal aux cases rondes en torchis, perdu dans la forêt à une trentaine de kilomètres de Mamou, selon le correspondant de l’AFP.
La cérémonie d’inhumation, chargée d’émotion, s’est déroulée en présence de membres de sa famille, de quelque 2 000 habitants des localités environnantes, du ministre de la recherche scientifique, Abdoulaye Yero Baldé, et de représentants des autorités administratives et locales, selon la même source.
« Le gouvernement guinéen suit de très près l’évolution de l’enquête pour élucider le mobile de ce crime odieux. Nous sommes convaincus que justice sera rendue car les crimes racistes ne peuvent être tolérés », avait déclaré, samedi soir, le chef de la diplomatie guinéenne, Mamadi Touré, à l’arrivée de la dépouille à Conakry.