Brésil : Eduardo Cunha démis de ses fonctions
Brésil : Eduardo Cunha démis de ses fonctions
Le Monde.fr avec AFP
Le président de la Chambre des députés est un farouche adversaire de la présidente Dilma Rousseff. En cas de destitution de cette dernière, il serait alors devenu second dans l’ordre de succession.
Eduardo Cunha, le 16 avril à Brasilia. | EVARISTO SA / AFP
Un juge de la Cour suprême brésilienne a écarté jeudi 5 mai de ses fonctions le très controversé président de la Chambre des députés Eduardo Cunha, le plus farouche adversaire de la présidente Dilma Rousseff. « Il n’existe pas le moindre doute que le suspect ne présente pas les conditions personnelles minimales pour exercer en ce moment, dans leur plénitude, les fonctions de président de la Chambre des députés, ce qui le qualifie encore moins pour la substitution de la présidence de la République », écrit le juge dans sa décision.
Le député évangélique et ultraconservateur est à l’origine de la procédure de destitution à l’encontre de la chef de l’Etat pour maquillage des comptes publics, alors qu’il est accusé lui-même de corruption et blanchiment d’argent dans l’enquête sur le réseau de corruption au sein du géant pétrolier public Petrobras. Il est notamment soupçonné d’avoir dissimulé sur des comptes en Suisse au moins 5 millions de dollars provenant de fonds détournés du groupe pétrolier, selon les enquêteurs.
Décision le 11 mai concernant Dilma Rousseff
Eduardo Cunha est affilié au Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB), l’immense formation centriste du vice-président Michel Temer.
Les sénateurs doivent se prononcer le 11 mai par un vote à la majorité simple sur l’ouverture formelle d’un procès en destitution de Mme Rousseff. Elle serait alors écartée du pouvoir pendant au maximum six mois en attendant le jugement final des sénateurs. L’issue de ce vote ne fait pratiquement plus aucun doute et le vice-président Temer se prépare déjà à former un nouveau gouvernement. S’il n’avait pas été écarté de ses fonctions, M. Cunha serait alors devenu second dans l’ordre de succession.
L’enquête sur Petrobras, ouverte en 2014, a mis au jour un système de trucage systématique des marchés passés entre le groupe pétrolier public et ses sous-traitants, donnant lieu à des commissions de 3 % sur chaque marché, dont une partie était reversée à des élus de la coalition au pouvoir.