La rémunération du PDG d’Air France-KLM s’est envolée de 65 % en 2015
La rémunération du PDG d’Air France-KLM s’est envolée de 65 % en 2015
Alexandre de Juniac, qui s’apprête à quitter le groupe franco-néerlandais qu’il dirige depuis 2011, a touché plus d’un million d’euros en 2015.
Alexandre de Juniac, PDG d'Air France-KLM, le 7 avril, à Paris | CHARLES PLATIAU / REUTERS
La rémunération du PDG du groupe Air France-KLM, Alexandre de Juniac, a été fixée au titre de l’année 2015 à 1,062 million d’euros, en hausse de 65 % selon le document de référence du groupe publié le 13 avril – ce dernier donne toutes les informations financières, de gouvernance et d’activité de la société. En 2014, la rémunération du dirigeant s’était élevée à 645 000 euros.
M. de Juniac avait annoncé, début avril, qu’il quitterait cet été ses fonctions de PDG pour rejoindre l’Association internationale du transport aérien (IATA).
La rémunération du patron d’Air France-KLM est composée d’une part fixe de 600 000 euros et d’une part variable qui a atteint, en 2015, 462 000 euros. Cette part variable repose principalement sur « la performance » du PDG, notamment sur « la stratégie de développement de l’activité low-cost, des partenariats long-courrier, et de la maintenance, la satisfaction des passagers et les progrès dans le processus d’intégration du groupe », selon le texte.
Le syndicat des pilotes d’Air France (SPAF) a estimé dans un communiqué que « cette augmentation au chiffre incroyable relevait d’une injustice absolue ».
Négociations très tendues avec les syndicats
Pour redresser le groupe, confronté à la concurrence des transporteurs aériens low cost et des compagnies du Golfe, M. de Juniac avait engagé, dès 2012, un premier plan de restructuration – baptisé Transform 2015 – qui s’était traduit par la suppression de 5 500 postes.
Un second plan – Perform 2020 –, lui avait succédé et avait donné lieu à des négociations très tendues avec les syndicats.
Le 30 septembre 2015, la direction d’Air France avait annoncé l’échec de ces discussions, la principale demande de la compagnie au personnel navigant – travailler une centaine d’heures supplémentaires par an à salaire égal – étant rejetée. Le groupe avait alors annoncé qu’un « plan B » drastique serait mis en œuvre s’il n’arrivait pas à trouver un accord avec les syndicats de pilotes.
Le jour de l’annonce de ce « plan B », le 5 octobre 2015, de violents débordements, dont les images ont fait le tour du monde, avaient eu lieu en marge du comité central d’entreprise au siège d’Air France.
Depuis, un projet d’accord a été transmis le 11 avril aux syndicats de pilotes. Il est ouvert à la signature jusqu’au 2 mai. Il doit permettre d’assurer le développement du groupe, la réouverture de nouvelles lignes et mettre un terme au « plan B » d’attrition du réseau et de la flotte de la compagnie présenté en octobre 2015.
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