Le « New York Times » restructure ses activités à Paris
Le « New York Times » restructure ses activités à Paris
Par Stéphane Lauer (New York, correspondant)
Environ 70 postes sur les 113 que compte le groupe dans la capital française sont concernés. Certains seront délocalisés, d’autres supprimés.
Le siège du "New York Times" à New York. | STR / AFP
Le New York Times (NYT) a annoncé, mardi 26 avril, la fermeture prochaine de ses activités d’édition et de pré-impression à Paris, liées à son édition internationale. Environ 70 postes sur les 113 que compte le groupe dans la capital française sont concernés. Certains seront délocalisés, d’autres supprimés dans le cadre de cette restructuration qui vise à simplifier le processus de production à l’étranger.
L’édition et la pré-impression seront désormais regroupées à New York et Hongkong afin de réduire les coûts. « La France demeure un marché vital pour nous et nous allons maintenir une rédaction conséquente à Paris », a toutefois précisé la direction du groupe dans une note aux salariés, ajoutant que les services de publicité continueront d’être basés dans la capitale française.
Pas question non plus d’arrêter l’édition papier de l’International New York Times en Europe. « C’est seulement en allant dans cette direction que nous pourrons nous assurer, dans les années qui viennent, de notre capacité à maintenir la présence à l’internationale de notre édition papier », explique Stephen Dunbar-Johnson, le président des activités internationales du New York Times.
Accélérer sa présence numérique
Dean Baquet, le rédacteur en chef, explique sur le site du quotidien que le New York Times a besoin de changer son organisation et de dégager des ressources pour se développer dans le numérique. Il indique toutefois qu’« aucun licenciement n’a été planifié cette année au sein de la rédaction », démentant ainsi indirectement des informations parues samedi 23 avril dans le New York Post, selon lesquelles plusieurs centaines de départs étaient actuellement en discussion avec les syndicats du quotidien. Le tabloïd affirmait que la décision serait prise entre la fin août et début novembre.
Le New York Times a toutefois entamé en février une réflexion stratégique pour réduire ses coûts. Le groupe a également annoncé le 8 février le lancement d’une édition numérique en espagnol, une étape d’un plan de développement plus large prévoyant un investissement de 50 millions de dollars sur trois ans destiné à accélérer sa présence numérique à l’étranger. Une équipe dédiée, baptisée NYT Global, a été créée dans ce but.
Comme l’ensemble de la presse écrite, l’International New York Times est confronté à une baisse de sa diffusion de sa version papier, qui a encore perdu 5 000 abonnés payants en 2015 pour tomber à 214 700 exemplaires. Le quotidien est l’héritier du Paris Herald, qui avait été lancé en 1887 en tant qu’édition européenne du New York Herald. Après la fermeture de ce dernier en 1966, le New York Times et le Washington Post sont entrés au capital, où ils se sont retrouvés seuls actionnaires, à 50-50, à partir de 1991. Le New York Times avait fini par racheter les parts de son partenaire en 2003.