Jeux olympiques de Rio : le CIO « confiant » malgré l’instabilité politique au Brésil
Jeux olympiques de Rio : le CIO « confiant » malgré l’instabilité politique au Brésil
Par Yann Bouchez
Alors que la présidente brésilienne, Dilma Rousseff, vient d’être suspendue, le Comité international olympique reste « confiant sur le succès des Jeux en août ».
A moins de trois mois des Jeux de Rio, l’instabilité politique qui règne au Brésil n’inquiète pas outre mesure le Comité international olympique (CIO). Voilà en tout cas le message que souhaitent faire passer les dirigeants de l’organisation internationale alors que la présidente brésilienne, Dilma Rousseff, accusée de maquillages des comptes publics, a été suspendue jeudi 12 mai, et soumise à un procès en destitution.
Désignée en octobre 2009 pour accueillir la plus grande manifestation sportive du monde, qui devrait réunir plus de 10 000 athlètes, Rio a déboursé 39 milliards de reais (9,7 milliards d’euros) en vue des Jeux qui se dérouleront du 5 au 21 août. Mais outre les retards dans la construction des infrastructures, notamment concernant le vélodrome ou la ligne 4 du métro, d’importants soubresauts politiques agitent actuellement le pays.
« Grands progrès »
Contactés par Le Monde, les porte-parole du CIO assurent que le Comité « suit de près les derniers développements concernant la procédure d’impeachment de Dilma Rousseff ». L’instance organisatrice se veut rassurante : « Les préparatifs des Jeux olympiques sont entrés dans une phase opérationnelle dans laquelle ce type de problème politique a beaucoup moins d’influence qu’à d’autres stades de l’organisation des Jeux. Durant notre visite la semaine dernière à Rio de Janeiro, nous avons constaté les grands progrès réalisés et nous restons confiants sur le succès des Jeux olympiques en août. »
Ces derniers mois, les nuages se sont accumulés au-dessus de Rio. Au-delà des retards dans les travaux, le virus Zika ou la qualité de l’eau dans la baie de la cité carioca sont autant de sujets venus assombrir le décor de carte postale des prochains Jeux. Mais le CIO assure que cette manifestation « offrira un important héritage et représente une opportunité d’unir le peuple brésilien, quelles que soient les origines ou les opinions politiques ».
Le mouvement olympique a par ailleurs dû faire face à des difficultés internes ces derniers mois. En décembre 2015, le parquet national financier a décidé d’ouvrir une enquête préliminaire concernant des soupçons de corruption dans l’attribution des Jeux de Rio et Tokyo (2020). Mercredi 11 mai, le quotidien britannique The Guardian a fait état de versements suspects, à hauteur de 1,3 million d’euros, de l’équipe de candidature de Tokyo 2020 vers une société basée à Singapour, Black Tidings.
Le nom de cette société était déjà apparu dans le cadre du scandale de corruption au sein de l’IAAF, la fédération internationale d’athlétisme, affaire sur laquelle enquête également le parquet national financier. « Nous pensons que les Jeux ont été accordés à Tokyo parce que cette ville présentait la meilleure candidature », a de son côté répondu la porte-parole des Jeux 2020.