« La Forêt de Quinconces » : un triangle amoureux à Belleville
« La Forêt de Quinconces » : un triangle amoureux à Belleville
Par Noémie Luciani
En séance spéciale, le premier long-métrage de l’acteur Grégoire Leprince-Ringuet ne passe pas inaperçu, notamment par sa conception radicale du texte.
Le premier long-métrage réalisé par l’acteur Grégoire Leprince-Ringuet (La Belle Personne, La Princesse de Montpensier) ne passe pas inaperçu. Tourné à Paris du côté de Belleville, avec de modestes moyens, ce tableau d’un triangle amoureux banal assume une conception si radicale du texte qu’il en devient une excentricité.
Grégoire Leprince Ringuet, qui s’autorise des détours par la comédie musicale, applique à la poésie le principe de ce genre : sans discontinuité apparente avec leur vie ordinaire, les personnages de La Forêt de Quinconces se trouvent brusquement embrasés d’une fièvre verbale à la hauteur des sentiments qu’ils se portent, et conversent alors éperdument, en vers.
Tombant parfois dans l’ornière du théâtre filmé, cet étrange objet trouve aussi dans une mise en scène inégale de vrais moments de grâce. Le texte, en revanche, est du début à la fin stupéfiant, presque rageur dans son lyrisme, ivre de lui-même et de sa vision d’un monde où la vie ordinaire se dirait dans une langue inouïe.
LA FORET DE QUINCONCES de Grégoire Leprince-Ringuet CANNES 2016 (Bande Annonce Officielle)
Durée : 01:49
Film français de Grégoire Leprince-Ringuet avec Grégoire Leprince-Ringuet, Pauline Caupenne, Amandine Truffy, Thierry Hancisse (1 h 49). Sur le Web : www.laforetdequinconces-lefilm.com