Manchester United et le « fiasco » de la fausse alerte à la bombe
Manchester United et le « fiasco » de la fausse alerte à la bombe
Par Eric Albert (Londres, correspondance)
Le match de dimanche contre Bournemouth a dû être annulé à cause d’une fausse bombe laissée sur place lors d’un exercice d’entraînement
Le match de dimanche Manchester United-Bournemouth a dû être annulé à cause d’une fausse bombe laissée sur place lors d’un exercice d’entrainement | Andrew Yates / REUTERS
« Un fiasco. » Le maire de Manchester, Tony Lloyd, ne mâche pas ses mots ce lundi 16 mai, après la fausse alerte à la bombe dimanche qui a forcé l’évacuation d’Old Trafford. M. Lloyd est furieux parce que l’annulation du match entre Manchester United et Bournemouth est la conséquence d’une erreur qui aurait facilement pu être évitée : la fausse bombe avait été laissée par une entreprise de sécurité privée lors d’un exercice d’entraînement.
Il était 14 h 40 ce dimanche quand l’opération « Red Alert » est lancée. Ce qui ressemble très sérieusement à une bombe, avec un téléphone portable scotché à un tuyau de gaz et des fils électriques qui dépassent, vient d’être trouvé dans des toilettes du stade. Alors que la sécurité a été renforcée dans tous les stades britanniques depuis les attentats de Paris et Saint-Denis du 13 novembre, les deux équipes, qui s’échauffent sur le terrain, sont immédiatement évacuées vers les vestiaires. Le match est annulé. Très rapidement, la police lance l’évacuation des 75 000 spectateurs : d’abord ceux qui se trouvent dans le quart nord-ouest, où se situe l’engin, puis le reste d’Old Trafford. L’opération se déroule rapidement et dans le calme. Vers 16 h 40, les démineurs de l’armée, arrivés sur place, font exploser la bombe.
« Engin laissé par erreur »
Rapidement pourtant, il devient évident que celle-ci était fausse. « En apparence, l’engin était aussi réaliste que possible », témoigne le vice-commissaire de la police de Manchester, John O’Hare. A l’intérieur pourtant, aucune charge explosive. Et, après une rapide enquête, la vérité s’est fait jour. « Nous avons découvert que l’engin a servi à un exercice d’entraînement avec des chiens renifleurs et a été laissé par erreur par une entreprise privée », explique M. O’Hare.
Cette situation a provoqué la colère de M. Lloyd, qui, en plus d’être maire par intérim, est chargé de superviser les forces de police.
« Il est scandaleux que cette situation ait pu se produire. Il est urgent de mener une enquête complète pour comprendre comment cela a pu se passer, pourquoi et qui est responsable. Ce fiasco a été très désagréable pour les supporters qui sont venus de loin pour voir le match, a fait perdre énormément de temps à la police et aux démineurs de l’armée et mis en danger de façon inutile des dizaines de milliers de personnes, parce qu’il n’est pas sans danger d’évacuer un stade de football. »
M. Lloyd souligne que ses critiques ne concernent pas la police et les officiers du stade, qui ont mis en place l’évacuation avec « professionnalisme » et sans le moindre incident. « Mais il est inacceptable que cette situation ait pu se produire. » Il faudra maintenant voir qui, dans la chaîne de commandement, accepte la responsabilité de l’incident : la direction de Manchester United, les responsables de la sécurité du stade, le sous-traitant…
Le match a été repoussé à mardi soir. Et, pour l’anecdote, Manchester United doit gagner… 19-0 pour espérer prendre la quatrième place à son rival Manchester City et se qualifier pour la Ligue des champions.