La joueuse italienne Karin Knapp, le 24 mai 2016, à Roland-Garros | ERIC FEFERBERG / AFP

Zoom sur un métier qui fait l’actualité. Dans les coulisses de Roland-Garros, les mains expertes d’une trentaine de kinésithérapeutes s’activent dans six salles ­dédiées, au service des 650 joueurs du tournoi. « Notre tâche principale est d’être efficace tout en prenant soin de la santé des joueurs », résume Christophe Ceccaldi, responsable du service kinésithérapie de la Fédération française de tennis (FTT).

Massages, étirements ou cryothérapie (traitement par le froid) : les interventions des kinés à ­Roland-Garros consistent essentiellement en des soins de récupération après les matchs. Mais ils peuvent être sollicités avant, pour des échauffements ou des protections, comme des bandages de cheville. Les têtes d’affiche du tournoi préfèrent souvent recourir à leur kinésithérapeute personnel. En cas d’accident sur le terrain, les soins d’urgence incombent en général à l’équipe médicale du tournoi, rarement aux kinés.

Dans tous les cas, une bonne connaissance de pathologies spécifiques liées au sport est requise. En tennis, les épaules, les genoux et les abdominaux sont les plus sollicités. « Les évolutions techniques induisent aussi de nouvelles pathologies, remarque Christophe Ceccaldi. Les nouveaux cordages de raquette permettent aux joueurs d’être plus constants, mais restituent mal les énergies au niveau des poignets. » Pour le kinésithérapeute, la protection du corps prime sur la performance et il faut savoir résister à la pression des sponsors, qui souhaitent qu’un sportif blessé revienne vite au jeu.

Qualités humaines

Le kinésithérapeute endosse égale­ment le rôle de confident, avec des sportifs de haut niveau souvent à peine sortis de l’adolescence. « Ils sont parfois un peu immatures sur le plan personnel, car ils vivent en vase clos, parfois depuis l’enfance, observe Christophe Ceccaldi. Il faut pouvoir les écouter et les aider. » Quand il recrute ses collaborateurs à Roland-Garros, il confie d’ailleurs privilégier les qualités humaines – empathie, sociabilité – sur la technicité.

Parmi les autres critères de sélection figurent une formation en kinésithérapie du sport (ou une solide expérience dans ce domaine), la connaissance d’une thérapie manuelle comme l’ostéopathie, ainsi que la maîtrise de l’anglais, indispensable pour pouvoir converser avec les joueurs. Et, bien entendu, il vaut mieux aimer le sport, mais sans forcément le pratiquer.

Se former

Pour devenir kinésithérapeute du sport, il faut détenir un diplôme d’Etat (DE) en masso-kinésithérapie. Il se prépare en quatre ans dans un Institut de formation en masso-kinésithérapie, après avoir validé la première année commune aux études de santé (Paces) ou une L1 (Staps, sciences). Selon que l’institut est public ou privé, le coût de la formation est très variable (de moins de 200 euros à près de 9 000 euros).

Ensuite, on peut se ­spécialiser en obtenant en un an un diplôme ­d’université (DU) en kinésithérapie du sport, proposé par plusieurs universités (Bordeaux, Lille-2, Lyon-1, Paris-Descartes, Nice…). Suivant les établissements, ce cursus est dispensé en formation initiale (pour ­environ 450 euros) ou en formation continue (aux alentours de 2 000 euros). Des organismes privés ­proposent également des formations continues, non diplômantes, à des ­tarifs généralement plus élevés.