Cette semaine, la sélection musicale du Monde célèbre le grand retour des Strokes et prépare les concerts de l’été.

A ECOUTER : « Future Present Past », le nouvel EP des Strokes

Pochette du EP 4 titres des Strokes, intitulé « Future Present  Past ». | DR

Querelles, trahisons et réconciliations sont devenues le lot quotidien des Strokes depuis déjà quelques années. On pensait de fait les membres du groupe de rock new yorkais phare du début des années 2000 toujours en bisbille depuis l’album Comedown Machine (2013)… A la surprise générale, les quatre fortes têtes ont opéré leur grand retour la semaine dernière. Et plutôt trois fois qu’une. En effet, ce n’est pas un, mais trois morceaux inédits, d’excellente tenue, qui ont été dévoilés en avant-première jeudi 26 mai. Enregistrées à Austin et à New York, les trois compositions sont extraites d’un mini-album, intitulé Present Past Futur, à paraître le 3 juin sur Cult Records (le label de Casablancas). Comme son titre l’indique, l’ouvrage propose une synthèse des ingrédients développés par le groupe depuis leurs débuts : motifs de guitare minimaliste, quelques touches pop synthétiques tirées des derniers opus et le chant lou reedien de Julian Casablancas (étonnamment vigoureux sur le refrain d’OBLIVIUS). Les Strokes sont-ils définitivement remis sur de bons rails ? Sur l’éventualité d’un nouvel album, Julian Casablancas est toutefois resté vague sur les ondes de son émission radio « Culture Void » : « Nous verrons. Si la volonté collective peut être convoquée et canalisée. » Le mini-album est en écoute en intégralité et en avant-première sur Spotify. Franck Colombani

UN CONCERT : Robin McKelle à La Cigale, à Paris, mardi 31 mai

La chanteuse et pianiste américaine Robin McKelle. Crédit : Laurent Koffel | LAURENT KOFFEL

Crédit photo : Laurent Koffel

A ses débuts phonographiques en 2006, la chanteuse et pianiste Robin McKelle, née en 1976 à Rochester (Etat de New York), avait mis sa belle expressivité vocale dans une ambiance jazz, façon big band avec cordes. Elle a depuis emprunté un chemin plus soul et pop, en retour vers les musiques qu’elle pratiquait durant ses années au lycée et à l’université. Sur scène, elle vient présenter les chansons de son sixième album The Looking Glass (Doxie Records/Membran), publié à la mi-mars, dont elle est la principale compositrice. Auquel elle devrait ajouter des extraits de ses albums précédents et quelques reprises régulièrement présentes dans son répertoire, comme Don’t Let Me Be Misunderstood, en souvenir de l’interprétation de Nina Simone, (Feel Like) Breakin’Up Somebody’s Home, pour Ann Peebles ou Take Me To The River, d’Al Green. En première partie, le duo Bobby & Sue. Sylvain Siclier

La Cigale, 120, bd de Rochechouart, Paris 18e. Mo Pigalle, Anvers. Tél : 01-49-25-89-99. Mardi 31 mai, à 20 heures. 39 €.

UN FESTIVAL : Les Tritonales du Triton, aux Lilas, jusqu’au 25 juin

Bandeau d’annonce du festival Les Tritonales sur le site Internet du Triton. | DR/LE TRITON

Le club Le Triton, aux Lilas, en Seine-Saint-Denis, organise durant l’année plusieurs festivals. Après Les Enchanteuses, consacré aux musiciennes, de fin mars à mi-avril, c’est au tour des Tritonales, sous-titrées « festival de musiques progressives ». Pour la 14e édition, organisée du 28 mai au 25 juin, Le Triton recevra notamment : l’accordéoniste Vincent Peirani avec le guitariste Pierre Perchaud (jeudi 2 juin, salle 1) ; le groupe Himiko, soit Himiko Paganotti (chant), Emmanuel Borghi (claviers), Bernard Paganotti (basse) et Antoine Paganotti (batterie) avec le guitariste Nguyen Lê (jeudi 2 juin, salle 2) ; le groupe Jus de Bocse, mené par le chanteur et cornettiste Médéric Collignon (vendredi 3 et samedi 4 juin) ; le groupe Magma (du mercredi 8 au vendredi 10 juin) ; les guitaristes Christophe Godin et Olivier-Roman Garcia (vendredi 17 juin) ; la pianiste Sophia Domancich avec le chanteur John Greaves (samedi 18 juin) ; Hadouk Quartet (jeudi 23 et vendredi 24 juin) ; le claviériste Thierry Eliez pour un hommage à Keith Emerson (vendredi 24 juin, salle 2). S. Si.

Le Triton, 11 bis, rue du Coq-Français, Les Lilas (Seine-Saint-Denis). Mo Mairie des Lilas. Tél. : 01-49-72-83-13. De 12 € à 30 €.

A RESERVER : le festival Fnac Live 2016 à Paris

FESTIVAL FNAC LIVE 2016, LES PREMIERS NOMS DE LA PROGRAMMATION
Durée : 01:14

A quelques pâtés (de sable) du site éphémère de Paris plage, le festival Fnac Live installera à nouveau sa grande scène sur le parvis de l’Hôtel de Ville. Pour sa 6e édition, le rendez-vous, anciennement baptisé Fnac indétendance, proposera quatre soirs de concerts gratuits, du 20 au 23 juillet. L’édition 2015 avait battu son record d’affluence avec plus de 130 000 spectateurs, venus applaudir entre autres Christine and the Queens, Mika et The Avener. Les premiers noms de la programmation 2016 viennent d’être dévoilés. Cette année, on pourra compter en ouverture, mercredi 20 juillet, sur les duos Jungle et Lilly Wood and The Prick pour remuer la foule avec leur pop dansante fédératrice. Ce sera ensuite aux sons des guitares électriques que la grande scène vibrera avec les groupes français Stuck in the Sound (le 22), La Maison Tellier et les Belges de Balthazar (le 24), ou encore les symphonies pop des germaniques Get Well Soon (le 23). Côté nouveaux talents, la mouvance electro pop sera privilégiée avec les Niçois Hyphen Hyphen, le Caennais Fakear ou encore Sage, projet solo d’un ex Revolver et collaborateur de Woodkid.

La soirée du 21 juillet célébrera quant à elle le 20e anniversaire du label Tôt ou tard, avec la participation de Yael Naim et Vianney (tous deux récompensés aux dernières Victoires de la musique) ainsi que d’autres artistes du label, le Belge Nicolas Michaux, le trio de sœurs israéliennes A-Wa et le groupe Odezenne. Parallèlement, le festival proposera des concerts plus intimistes via une scène installée dans le cadre prestigieux d’un salon de l’Hôtel de Ville. 350 spectateurs privilégiés pourront ainsi – sur invitation – assister aux concerts de William Sheller, Miossec, Katerine, Vincent Delerm, la chanteuse L (de son vrai nom Raphaële Lannadère), Keren Ann et Alex Beaupain. F. C.

Festival Fnac Live 2016, du 20 au 23 juillet 2014, sur le parvis et dans un salon de l’Hôtel de Ville de Paris, à partir de 18 heures.

UN OPERA : Lear, d’Aribert Reimann, au Palais Garnier

Berlioz et Debussy s’y sont cassé les dents, Verdi lui-même a fini par y renoncer : la figure du King Lear de Shakespeare a tenté les musiciens mais il a fallu attendre le XXe siècle pour qu’un compositeur, l’Allemand Aribert Reimann (né en 1936), ose enfin un opéra sur cette figure emblématique du pouvoir que détruisent peu à peu la trahison, l’échec, la solitude et le désespoir. La nouvelle production de cette œuvre coup de poing à l’Opéra de Paris est une réussite absolue, qui rassemble un plateau vocal de haut vol (la performance du baryton danois Bo Skovhus dans le rôle-titre est sidérante), un grand nom de la direction d’orchestre, le Prométhéen Fabio Luisi, et un metteur en scène de talent à la réputation sulfureuse, Calixto Bieito, dont les débuts sur la scène lyrique parisienne sont tout simplement bouleversants. Un chef-d’œuvre rare et un bel hommage à Shakespeare, mort il y a exactement 400 ans. Marie-Aude Roux

Lear, d’Aribert Reimann. Palais Garnier, place de l’Opéra, Paris 8e. Du 1er au 12 juin à 19 h 30. Tél. : 08-92-89-90-90. De 45 € à 160 €. Operadeparis.fr