SPECTACLES : théâtre, danse et cirque à gogo, à Montpellier

« On achève bien les anges (élégies) ». | PRINTEMPS DES COMÉDIENS

L’excellent festival le Printemps des comédiens de Montpellier, qui s’est ouvert le 3 juin, se poursuit avec un programme particulièrement alléchant pour le week-end du 10 au 12 juin.

Sur le front du théâtre, on pourra voir le Dom Juan que porte la troupe de Jean-François Sivadier, avec Nicolas Bouchaud dans le rôle-titre, et découvrir Poison, de Lot Vekemans, mis en scène par Dag Jeanneret, une pièce sur un couple confronté à la disparition de son enfant.

Sur le plan (incliné) du cirque, il restera une petite soirée pour Tentatives d’approches d’un point de suspension, par l’irrésistible Yoann Bourgeois. Au rayon des inclassables, on pourra découvrir, en première française, Cold Blood, le nouveau spectacle de Jaco Van Dormael et Michèle Anne De Mey, après le succès de Kiss and Cry, à la croisée du cinéma, du théâtre d’objets et de la nano-danse. Dans la catégorie hors catégorie, mais avec chevaux, on pourra voir ou revoir On achève bien les anges (élégies), le formidable spectacle de Bartabas et de son Théâtre Zingaro. Montpellier rime avec qualité. Fabienne Darge

Domaine d’O, 178, rue de la Carrièrasse, Montpellier. Tél. : 0 800-200-165. Jusqu’au 10 juillet.

ARTS : les jeux d’eau et de miroir d’Olafur Eliasson, à Versailles

Une oeuvre d’Olafur Eliasson, dans le château de Versailles. | ANDERS SUNE BERG/OLAFUR ELIASSON, 2016

De toutes les installations d’art contemporain proposées à Versailles depuis l’exposition de Jeff Koons, celle d’Olafur Eliasson, 49 ans, est sans doute la meilleure et la plus subtile approche du château que l’on ait vue.

Une des premières installations dans le parcours est The Curious Museum, un miroir placé devant une fenêtre qui donne au visiteur l’impression d’être dans deux pièces du château en même temps. Une autre, Your Sense of Unity, crée l’illusion d’une abside au fond de la Galerie des glaces. Six œuvres seulement sont disséminées dans le château, trois dans le parc. Côté jardin, le bassin du Grand Canal est couronné par une chute d’eau artificielle. Dans deux bosquets avoisinants (l’Etoile et la Colonnade), il crée d’une part un brouillard artificiel, d’autre part un tapis de résidus de glacier du Groenland. Harry Bellet

Château de Versailles, du mardi au dimanche de 9 heures à 18 h 30. « Fog Assembly » (bosquet de l’Etoile), et « Glacial Rock Flour Garden » (bosquet de la Colonnade) de 9 heures à 18 h 30 les jours de Grandes Eaux musicales et Jardins musicaux. « Waterfall » (Grand Canal) fonctionne de 11 heures à 12 h 30 et de 15 heures à 18 h 30. Jusqu’au 30 octobre.

MUSIQUES : un week-end pour monter sur scène, à la Philharmonie de Paris

C’est le week-end ou jamais pour sauter le pas : les 11 et 12 juin, la Philharmonie de Paris s’ouvre gratuitement à tous les musiciens amateurs, que ce soit ceux de tous âges et de tout poil qu’elle initie toute l’année dans le cadre de son projet pédagogique, ou ceux qui n’y ont encore pas mis les pieds.

Chœurs, orchestres, steel bands, fanfares et ateliers en tous genres (du gamelan balinais à la percussion cubaine), toutes les musiques seront à leur guise maîtresses du temps et de l’espace pour des concerts-performances et des concerts participatifs en famille, qui mêleront classique, jazz et musique du monde. Pour les plus audacieux, les rêves les plus fous seront à portée d’instrument ou de voix : jouer aux côtés de musiciens professionnels issus des Orchestre de Paris, Orchestre Pasdeloup, Orchestre de Chambre de Paris… Marie-Aude Roux

Philharmonie de Paris, 221, avenue Jean-Jaurès, Paris 19e. Les 11 et 12 juin. Tél. : 01-44-84-44-84.

FESTIVAL : premières notes au Paris Jazz Festival

Affiche du Paris Jazz Festival organisé du 11 juin au 31 juillet au Parc floral de Paris. | DR

Organisé du 11 juin au 31 juillet, chaque samedi et dimanche, au Parc floral, l’une des structures du vaste bois de Vincennes, le Paris Jazz Festival débutera avec une thématique annoncée sous le titre « Paris utopie », pour présenter quatre formations de la scène française.

Soit, samedi 11 juin, à 16 heures, le quartette Mechanics du saxophoniste et clarinettiste Sylvain Rifflet, puis à 21 heures le sextette Supersonic, mené par le saxophoniste et chanteur Thomas De Pourquery, avec son hommage à la musique de Sun Ra. Puis, dimanche 12 juin, à partir de 13 h 30, en déambulation dans le parc, l’imposante Fanfare du Carreau (plus d’une trentaine de musiciens sous la direction du tromboniste Fidel Fourneyron, par ailleurs membre du trio Un Poco Loco et de l’actuel Orchestre national de jazz), avant que la vingtaine de musiciens de l’inventif Surnatural Orchestra ne se produise, à 16 heures. Sylvain Siclier

Paris Jazz Festival, espace Delta, au Parc floral de Paris, entrée esplanade Saint-Louis/route de l’Artillerie ou route de la Pyramide, Paris 12e. Mo Château-de-Vincennes. Jusqu’au 31 juillet. Premier week-end, samedi 11 et dimanche 12 juin. Entrée au parc de 3 € (7-25 ans) à 6 € puis accès libre aux concerts.

DANSE : la Corée fait le grand écart, au Théâtre de Chaillot à Paris

« AlreadyNotYet », d’Aesoon Ahn/KNCDC. | THÉÂTRE NATIONAL DE CHAILLOT

Apparue professionnellement il y a une quinzaine d’années, la danse contemporaine sud-coréenne est encore fragile, même si elle est de plus en plus soutenue par les pouvoirs publics. Dans un panorama marqué d’un côté par le talent des interprètes classiques, gagnants de compétitions internationales depuis le début des années 2000, et la virulence des hip-hopeurs, en première ligne des battles comme le BOTY (Battle of the Year), le geste de recherche des contemporains trace une voie plus souterraine. Le public parisien pourra en juger jusqu’au 24 juin au Théâtre de Chaillot, qui montre, à travers une programmation spéciale intitulée « Focus Corée », comment la tradition nourrit une chorégraphie innovante. Rosita Boisseau

Théâtre de Chaillot, 1 place du Trocadéro et du 11 Novembre, Paris 16e. Du 9 au 24 juin. Tél. : 01-53-65-30-00. De 11 à 35 €.

EXPOSITION : la représentation de l’enfant à travers les siècles, au Musée Marmottan, à Paris

Portrait du futur Louis XIV, vers 1640 (anonyme). | RMN-­GRAND PALAIS (CHÂTEAU DE VERSAILLES)/GÉRARD BLOT

C’est de l’évolution même du regard que portent les Français sur leur progéniture qu’il est question au Musée Marmottan, à Paris, qui présente une remarquable exposition mettant en scène, sur quatre siècles, le statut des enfants vu par les artistes. La place de l’enfant se trouve être liée aux progrès de la médecine, à la démocratisation, comme aux modes de vie en mutation. Une approche inédite, illustrée avec brio.

Le meilleur de la peinture française a été réuni par les commissaires, 75 chefs-d’œuvre, signés Rigaud, Chardin, Greuze, Corot, Daumier, Millet, Manet, Monet, Cézanne, Renoir, Bonnard, Vallotton, Matisse, Picasso, Chaissac ou Dubuffet jalonnent le parcours. La disposition même de l’ancien pavillon de chasse du duc de Valmy, une enfilade de cabinets, sert l’intimité du propos. Florence Evin

Musée Marmottan, 2 rue Louis Boilly, Paris 16e. Jusqu’au 3 juillet, du mardi au dimanche, de 10 heures à 18 heures, le jeudi jusqu’à 21 heures.