Le Parlement turc vote la confiance du nouveau gouvernement dirigé par un proche d’Erdogan
Le Parlement turc vote la confiance du nouveau gouvernement dirigé par un proche d’Erdogan
Le Monde.fr avec AFP
Le gouvernement de Binali Yildirim prend ses fonctions dans un contexte d’inquiétude, en Turquie et à l’étranger, sur la situation de la démocratie dans le pays.
Le 65e gouvernement turc, dirigé par le nouveau premier ministre Binali Yildirim, a obtenu dimanche 29 mai la confiance du Parlement. | ADEM ALTAN / AFP
Le 65e gouvernement turc, dirigé par le nouveau premier ministre Binali Yildirim, a obtenu dimanche 29 mai la confiance du Parlement.
La Grande Assemblée nationale de Turquie (TBMM) a voté par 315 voix contre 138 la confiance à l’équipe et au programme de M. Yildirim, un très proche du président Recep Tayyip Erdogan qui a succédé à Ahmet Davutoglu la semaine dernière.
« Nous sommes le gouvernement de 79 millions » de Turcs, a déclaré le premier ministre dans un court discours au Parlement, promettant de « mener la démocratie plus loin encore ».
Dérive autoritaire
Le nouveau gouvernement prend ses fonctions dans un contexte d’inquiétude, en Turquie et à l’étranger, sur la situation de la démocratie dans le pays.
Dès son arrivée à la tête du gouvernement, M. Yildirim s’est engagé à faire « tout le nécessaire » pour introduire rapidement le système présidentiel voulu par le chef de l’Etat Recep Tayyip Erdogan, accusé de dérive autoritaire par ses détracteurs.
Le Parlement turc a notamment décidé de lever la semaine dernière l’immunité parlementaire de dizaines de députés d’opposition prokurdes, ce qui les expose à des poursuites notamment pour « propagande terroriste », une accusation qu’ils rejettent.
M. Erdogan a donc les mains de plus en plus libres pour accomplir la réforme constitutionnelle qui donnera davantage de pouvoir au président turc. En effet, son parti, l’AKP, ne disposait pas jusque-là de la majorité des deux tiers nécessaires à faire adopter une réforme présidentielle. Cette perspective est désormais ouverte par la possible remise en cause des mandats des députés menacés de poursuites judiciaires.