Manifestation contre le projet d’enfouissement de déchets nucléaires à Bure
Manifestation contre le projet d’enfouissement de déchets nucléaires à Bure
Le Monde.fr avec AFP
Près de 2 000 personnes, selon les organisateurs, 500 selon la préfecture, ont participé dimanche à une mobilisation contre le projet Cigéo de stockage des déchets radioactifs
Symboles du risque nucléaire peints sur des pierres près du projet Cigéo de stockage des déchets radioactifs à Bure, dans la Meuse, en janvier 2016. | JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP
Près de 2 000 personnes, selon les organisateurs, 500 selon la préfecture, ont participé dimanche 6 juin à Bure, dans la Meuse, à une mobilisation contre le projet Cigéo de stockage des déchets radioactifs, disant leur opposition au possible lancement d’une phase de test de ce projet.
Organisée entre autres par le collectif Burestop, en présence d’opposants à l’aéroport Notre-Dame-des-Landes, cette mobilisation s’est déclinée en randonnées près du site, « concert de casseroles » et construction collective d’une statue devant le laboratoire de l’Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets nucléaires).
Objectif : « dénoncer toutes les casseroles que traîne l’Andra, les risques pour l’environnement, le potentiel géothermique de Bure jamais évoqué », a expliqué Corinne François, membre de la coordination Burestop.
Test ou vrai lancement ?
Alors que le Sénat a adopté le 17 mai une proposition de loi visant à donner l’autorisation législative nécessaire à la poursuite du projet Cigéo et à lancer une phase industrielle pilote, les organisateurs craignent que ce texte représente « un feu vert déguisé à l’enfouissement », selon Mme François. Le coût de cette phase pilote « représente 6 milliards d’euros, donc nous pensons qu’il ne s’agirait pas d’un test mais du vrai lancement de Cigéo », a-t-elle insisté.
Pour entrer en vigueur, ce texte de Gérard Longuet (sénateur LR de la Meuse) doit encore être voté dans les mêmes termes à l’Assemblée nationale. M. Longuet avait expliqué lors du vote au Sénat que cette loi devait renforcer le caractère réversible du projet, essentiel « pour tenir compte des avancées possibles de la science et de la possibilité de réutiliser ces déchets pour produire de l’énergie ».
Le projet Cigéo doit accueillir à Bure, entre la Meuse et la Haute-Marne, les déchets les plus radioactifs (3 % du total) à 500 mètres sous terre, ainsi que ceux ayant la durée de vie la plus longue.