Le premier ministre grec Alexis Tsipras au Parlement, le 22 mai. | ANGELOS TZORTZINIS / AFP

Le gouvernement du premier ministre grec Alexis Tsipras est parvenu à faire adopter par le Parlement, dimanche 22 mai, de nouvelles mesures de rigueur, réclamées par les créanciers internationaux de la Grèce pour débloquer une nouvelle tranche d’aide financière et entamer les négociations sur l’allégement de la dette. Le texte prévoit notamment :

  • Un alourdissement des taxes indirectes, notamment de la TVA sur une série de biens.
  • La création d’une « taxe de résidence » à l’hôtellerie
  • La création d’un nouveau fonds de privatisation pour accélérer les cessions d’actifs publics et doper leur exploitation, sur demande de l’Allemagne.
  • La libéralisation de la vente de prêts bancaires.
  • La création d’une Autorité indépendante des revenus publics, pour lutter contre fraude et évasion fiscales.
  • La création d’un « mécanisme de correction », qui réduirait automatiquement les dépenses de l’Etat si la Grèce dévie de la trajectoire budgétaire choisie par ses créditeurs. Il a été surnommé Koftis, la pince coupante en grec.

Manifestation et attente avant la réunion du 24 mai

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Le gouvernement a pu compter sur sa courte majorité au Parlement (153 députés sur 300), avec un seul élu de Syriza qui a refusé de ratifier l’ensemble du texte. A l’extérieur, et dans toute la ville d’Athènes, près de 10 000 personnes ont manifesté, bloquant les transports publics. Le 9 mai, les mêmes députés avaient déjà approuvé deux douloureuses réformes, sur les retraites et l’impôt sur le revenu.

Alexis Tsipras a voulu regarder vers l’avenir, affirmant pendant l’examen du texte que lors de la prochaine réunion des ministres des finances de la zone euro, le 24 mai, sera «la première fois que la question de la dette [sera] discutée avec l’attention appropriée au sein des institutions internationales »

La réunion devrait acter le déblocage d’une nouvelle tranche d’aide financière de 5,4 milliards d’euros, si les participants jugent que la Grèce a rempli les conditions qui lui ont été fixées. Le troisième plan d’aide pour la Grèce, accordé en 2015 par la zone euro, est bloqué depuis plusieurs mois.

Seront aussi discutées un ensemble de réformes dites « optionnelles » pour garantir qu’Athènes respectera ses objectifs budgétaires et un accord politique relatif à un futur allégement de sa dette, qui devrait atteindre cette année 182,8 % du PIB, selon les projections de la Commission européenne. Le FMI souhaite, qu’au vu de la taille de la dette, les Européens accordent une « longue » période de grâce à la Grèce, ce que l’Allemagne refuse. Elle veut un allégement de la dette qu’après 2018, une fois achevé le programme d’aide actuel.