Présidentielle américaine : le discours de Trump après Orlando heurte les républicains
Présidentielle américaine, J-145 : le discours de Trump après Orlando heurte les républicains
Du « découragement » du sénateur Corker aux négociations Clinton-Sanders, l’essentiel de la campagne américaine.
Des opposants à Donald Trump, le 14 juin à Greensboro (Caroline du Nord) | JONATHAN DRAKE / REUTERS
Le fait du jour
La gêne était perceptible parmi les élus républicains du Congrès, mardi 14 juin, au lendemain du discours prononcé par le futur candidat du parti conservateur à la présidentielle. Dans son intervention, Donald Trump a violemment attaqué le président Barack Obama et a plaidé pour une interdiction d’accès au territoire américain pour les ressortissants de pays où opèrent des organisations terroristes antiaméricaines.
Certains élus, comme Orin Hatch (Utah) ont affirmé n’avoir pas pris connaissance de ce discours. Le chef de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell (Kentucky), s’est refusé au moindre commentaire. Le sénateur John Cornyn (Texas) a assuré qu’il ne s’exprimera plus sur M. Trump jusqu’à l’élection, le 8 novembre. Le « speaker » (président) de la Chambre des représentants, Paul Ryan (Wisconsin) a estimé que la proposition de M. Trump n’est pas « dans l’intérêt du pays ». « Découragé par la campagne » du milliardaire, le président de l’influente commission des affaires étrangères du Sénat, Bob Corker (Tennessee), a estimé que ce n’était pas « un discours à prononcer de la part de quelqu’un qui veut diriger le pays dans des circonstances difficiles ».
La phrase du jour
« Alors comme ça, des gens ne faisaient pas la fête [après le 11-Septembre] ? Mais ils se réjouissaient complètement, y compris ce sauvage d’Orlando. J’avais raison. »
Donald Trump a partagé mardi 14 juin un article du New York Post consacré à la réaction du tueur d’Orlando aux attentats du 11-Septembre. Ce dernier, alors âgé de 14 ans, avait été renvoyé de son école pour avoir déclaré notamment que « les Américains ont eu ce qu’ils méritaient ». M. Trump avait été vivement attaqué en novembre 2015 pour avoir déclaré avoir vu de nombreux musulmans « qui dansaient dans les rues » dans le New Jersey. Une affirmation qui n’a pas pu être corroborée.
I thought people weren’t celebrating? They were cheering all over, even this savage from Orlando. I was right. https://t.co/DrVa65X9rI
— realDonaldTrump (@Donald J. Trump)
La vidéo du jour
A l’issue d’une réunion avec son cabinet consacré à la lutte contre l’organisation Etat islamique, le président Barack Obama a vivement critiqué le discours prononcé la veille par le futur candidat républicain. Alors que ce dernier juge le président prisonnier du « politiquement correct » pour ne pas avoir employé l’expression « islamisme radical », M. Obama a estimé qu’« appeler une menace par un nom différent ne la fait pas disparaître ! C’est une distraction politique ! » « Nous voyons où cette rhétorique et ces approximations sur l’identité de ceux que nous combattons peuvent nous mener », a assuré le président : « Allons-nous traiter les musulmans américains différents, où cela peut-il s’arrêter ? »
Obama Rebuffs Trump on 'Radical Islam'
Durée : 02:51
Le chiffre du jour
La future candidate démocrate à la présidentielle du 8 novembre, Hillary Clinton, creuse l’écart sur son adversaire républicain dans un sondage publié le 14 juin par Bloomberg. Si l’élection avait lieu à présent, Mme Clinton obtiendrait 49 % des intentions de vote contre 37 % à M. Trump. Une majorité relative de personnes interrogées (45 % contre 41 % pour sa rivale) fait en revanche confiance à ce dernier pour répondre à un acte de terrorisme comme celui perpétré à Orlando.
La photo du jour
Lors d’un meeting d’Hillary Clinton à Cleveland (Ohio), le 13 juin 2016. | Andrew Harnik / AP
A suivre
Hillary Clinton a ouvert des négociations avec son adversaire de la course à l’investiture, Bernie Sanders, à Washington, mardi 14 juin, après avoir remporté les dernières primaires organisées dans la capitale fédérale. Comme conditions à son éventuel ralliement, M. Sanders évoque des réformes dans un parti dont il n’est pas membre (c’est un indépendant), dont la suppression du corps électoral des super-délégués, et la reprise dans le programme de Mme Clinton d’une partie de ses propositions.