Propagande terroriste : Microsoft durcit sa politique de modération
Propagande terroriste : Microsoft durcit sa politique de modération
Elle cible désormais explicitement les « contenus terroristes », bannis de ses plates-formes, mais pas de son moteur de recherche Bing.
Microsoft modifie ses règles pour y intégrer des conditions propres au contenu terroriste. | JEFF CHIU / AP
Microsoft interdisait déjà les discours de haine et les incitations à la violence sur ses plates-formes. Mais cette fois, l’entreprise américaine a décidé de durcir sa politique de modération, pour pointer plus explicitement la propagande terroriste. « Nous avons pour responsabilité de faire en sorte que les différents services en ligne que nous gérons rendent les gens meilleurs, et non pas qu’ils contribuent, même indirectement, à des actes horribles », peut-on lire dans un communiqué publié vendredi 20 mai sur le site de Microsoft.
Concrètement, les conditions d’utilisation vont désormais interdire explicitement la publication de « contenu terroriste ». Mais comment définir ce qui en fait partie ou pas ? Comme le souligne Microsoft, « il n’existe pas de définition universelle du contenu terroriste ». L’entreprise a donc décidé de sanctionner le contenu « publié par ou soutenant » les organisations considérées comme terroristes, selon la liste récapitulative des sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies. Plus particulièrement les contenus dépeignant « des actes violents, encourageant l’action violente, soutenant une organisation terroriste ou ses actes, ou encourageant des personnes à rejoindre ces groupes ».
Comme la plupart des autres entreprises exploitant des plates-formes en ligne, Microsoft se basera sur les signalements des internautes pour supprimer les contenus qui contreviendraient à ces règles.
Une modération plus timide sur Bing
Concernant son moteur de recherche Bing, Microsoft se montre moins offensif. L’entreprise précise qu’elle retirera les liens vers les contenus terroristes « seulement quand la loi du pays l’exige ». La nuance s’explique notamment par le fait que Bing n’héberge pas ces contenus, mais se contente de faire des liens vers eux. « Nous pensons que les sociétés, par l’intermédiaire de leurs gouvernements, sont les plus à même de tracer la frontière entre la liberté d’expression et les limitations relatives à ce type de contenus ».
Microsoft a néanmoins choisi de contrebalancer cette modération limitée en promouvant le contre-discours. L’entreprise annonce travailler avec des associations pour proposer, en plus, des contenus différents quand une personne effectue une recherche concernant le terrorisme.