Suisse : il n’y aura finalement pas de dispense de serrer la main au personnel féminin
Suisse : il n’y aura finalement pas de dispense de serrer la main au personnel féminin
Le Monde.fr avec AFP
Les autorités du canton de Bâle (Suisse) ont annoncé, mercredi 25 mai, l’annulation de la dispense de serrer la main du personnel féminin dans un collège dont bénéficiaient deux élèves musulmans.
L’école secondaire de Therwil. | Google Maps
Les autorités du canton de Bâle (Suisse) ont annoncé, mercredi 25 mai, l’annulation de la dispense de serrer la main du personnel féminin d’un collège de Therwil dont bénéficiaient deux élèves musulmans âgés de 14 et 15 ans.
L’histoire avait fait beaucoup de bruit en Suisse au début du mois d’avril lorsque les médias de Suisse alémanique avaient révélé que les deux jeunes Syriens s’étaient vus accorder cette dispense de se plier à la coutume consistant à serrer la main des enseignants au début et à la fin des cours, « en raison du sexe ou des motivations religieuses ».
« Serrer la main fait partie de notre culture. C’est un geste de respect et de savoir-vivre », avait confié Felix Müri, président de la Commission de la science, de l’éducation et de la culture du Conseil national (chambre basse) à 20Minuten. De son côté, la ministre suisse de l’intérieur, Simonetta Sommaruga, s’était indignée de cette décision.
Avertissement et 5 000 francs suisses d’amende
Au terme d’une analyse juridique, la Direction cantonale de l’instruction publique a indiqué par communiqué que « l’intérêt public concernant l’égalité entre femmes et hommes aussi bien que l’intégration de personnes étrangères l’emportent largement sur la liberté de croyance des élèves. »
En conséquence, la direction de l’école, qui a fait part de « son soulagement » d’avoir obtenu une réponse à ses questions, a annoncé avoir changé le règlement. Dorénavant, si les élèves refusent de serrer la main de leurs professeurs, les parents risquent un avertissement, voire une amende pouvant aller jusqu’à 5 000 francs suisses (4 521 euros).
Par ailleurs, l’Office des migrations a « mené des interviews avec les membres de la famille » a indiqué la Direction cantonale. Il a émis un avertissement contre une des personnes pour « valorisation de la violence ». Cet avertissement pourrait avoir des conséquences sur la demande de naturalisation de la famille, où le père, imam d’une mosquée controversée de Bâle, est arrivé en Suisse en 2001 en tant que demandeur d’asile en provenance de Syrie.