Un ex-trader de Deutsche Bank reconnaît avoir manipulé le Libor
Un ex-trader de Deutsche Bank reconnaît avoir manipulé le Libor
Le Monde.fr avec AP
Timothy Parietti a notamment confié qu’il s’était entendu avec ses collègues pour que les transactions impliquant des produits financiers liés au Libor leur rapportent des gains.
Selon des documents judiciaires publiés mercredi 21 juin par la justice américaine, un ex-trader de Deutsche Bank a reconnu, devant le centre d’enquêtes à travers le monde sur les pratiques illicites des marchés, avoir manipulé le taux interbancaire Libor.
Timothy Parietti, 50 ans, ancien responsable d’une des salles de marché new-yorkaises de la banque allemande, est passé aux aveux le 26 mai. Il a notamment confié aux enquêteurs du département de la justice (DoJ) qu’il s’était entendu, à différentes reprises, avec ses collègues de 2006 à 2008 pour que les transactions impliquant des produits financiers liés au Libor leur rapportent des gains.
Deux autres traders inculpés
Ses aveux ont conduit à l’inculpation de deux autres anciens traders de Deutsche Bank le 2 juin par les autorités américaines. Matthew Connolly, qui supervisait l’activité de trading à New York, et Gavin Black, chargé du courtage de produits dérivés à Londres, sont accusés d’avoir soumis des données « frauduleuses » visant à tronquer le taux Libor à leur avantage, a fait savoir le ministère de la justice.
En octobre 2015, Michael Curtler, autre ancien trader de Deutsche Bank, avait plaidé coupable.
Amende en milliards et prison
Le Libor est un taux interbancaire fixé à Londres et qui sert de référence pour de nombreux produits financiers représentant des sommes colossales dans le monde entier. Le scandale avait éclaté au grand jour en 2012 avec la banque britannique Barclays et a, depuis, éclaboussé les plus grands établissements financiers du globe.
En 2015, Deutsche Bank avait accepté de verser une amende globale de 2,51 milliards de dollars aux autorités américaines et britanniques pour échapper à des poursuites pénales liées au scandale.
L’affaire a également conduit à plusieurs procès de banquiers. Tom Hayes, un ancien trader de Citigroup et UBS, a ainsi été condamné à onze ans de prison ferme au Royaume-Uni.