« L’état d’exception et d’urgence économique est prolongé de soixante jours en raison des circonstances extraordinaires (…) qui affectent l’économie nationale », selon le décret présidentiel, qui a été signé mardi. | HANDOUT / REUTERS

Le président du Venezuela, Nicolas Maduro a prolongé de deux mois l’état d’« urgence économique » en place depuis la mi-janvier, a indiqué le journal officiel, mercredi 13 juillet. « L’état d’exception et d’urgence économique est prolongé de soixante jours en raison des circonstances extraordinaires (…) qui affectent l’économie nationale », selon le décret présidentiel, qui a été signé mardi. Le président vénézuélien avait émis un premier décret le 14 janvier instaurant l’était d’« urgence économique ». Celui-ci avait déjà été prolongé depuis à deux reprises.

  • Pourquoi l’état d’urgence a-t-il été déclaré ?

M. Maduro justifie cette mesure en raison de la « guerre économique » qui, selon lui, est livrée au Venezuela par des entreprises et des opposants politiques. Le pays, dont l’économie repose principalement sur les revenus du pétrole (95 % des exportations, 96 % de ses devises), subit de plein fouet la chute des cours. Le Venezuela, qui n’a pas su diversifier ses sources de revenu, a enregistré en 2015 une inflation de 180 % et un recul de sa richesse nationale (le PIB) de 5,7 %, pour la deuxième année consécutive.

  • Que permet cette procédure d’urgence ?

L’« urgence économique » autorise l’exécutif à disposer des biens du secteur privé pour garantir l’approvisionnement des produits de base. Nicolas Maduro a notamment annoncé, mardi 12 juillet, qu’il avait placé sous autorité militaire les cinq principaux ports du pays. L’état d’« urgence économique » et l’état d’exception décrété mi-mai attribuent des pouvoirs spéciaux aux militaires et autres forces de sécurité.

  • L’état d’urgence a-t-il amélioré la situation du pays ?

A ce stade, l’état d’exception et d’urgence économique n’a en rien amélioré les conditions de vie de la population. Près de 80 % des produits de première nécessité sont désormais quasi introuvables, selon des organismes privés. Dimanche 10 juillet, des milliers de Vénézuéliens ont ainsi passé la frontière, officiellement fermée depuis onze mois, pour aller se ravitailler en Colombie.

Les manques et les privations occasionnent une augmentation de la criminalité et les distributeurs doivent demander l’aide de la police pour protéger leurs stocks.