L’opposant et ancien député tchadien, Ngarledji Yorongar, a déposé une plainte, mardi 12 juillet, auprès du tribunal de grande instance de Paris pour des faits d’enlèvement, de séquestration et de torture, selon une information de jRFI. Ce dernier crime relevant de la compétence universelle, la justice française peut en effet juger les auteurs présumés dès lors que ceux-ci possèdent une résidence en France.

C’est le cas pour la plainte de l’opposant tchadien : les deux personnes mises en cause , l’ancien ministre de l’intérieur, et surtout, Ismaël Mahamat Chaïbo, ancien responsable de l’Agence nationale de sécurité, détiennent une résidence en région parisienne.

Certificats médicaux

Les faits remontent aux 2 et 3 février 2008. Tandis que l’opposition armée rebelle prend Ndjamena, la capitale tchadienne, trois opposants disparaissent, dont Ngarledji Yorongar. Le député est détenu durant dix-neuf jours, selon son avocat.

« Notre plainte se fonde principalement sur le témoignage de Yorondar, explique Me Joseph Breham, l’avocat du Tchadien, ainsi que sur des certificats médicaux qui démontrent bien que Yorongar a des séquelles qui correspondent à la description des faits. »

L’ancien directeur de l’Agence nationale de sécurité, principale cible de cette requête, n’a pas tenu à s’exprimer. Mais cette plainte, déposée huit ans après les faits, surprend les proches d’Ismaël Mahamat Chaïbo, qui vont jusqu’à remettre en question l’idée de l’enlèvement du député de l’opposition. « Cette plainte déposée huit ans plus tard, ne répond-elle pas, finalement, à un coup médiatique ? » s’interrogent-ils.