La purge se durcit en Turquie, mandats d’arrêt contre 300 membres de la garde présidentielle
La purge se durcit en Turquie, mandats d’arrêt contre 300 membres de la garde présidentielle
Le Monde.fr avec AFP
Par ailleurs, plus de 10 000 passeports de personnes, soit déjà arrêtées, soit présentant un risque de fuite, ont été annulés, alors qu’une vaste purge est en cours dans le pays.
Des membres de la communauté turque à Hambourg en Allemagne, le 16 juillet 2016, brandissent des drapeaux et le portrait du président Erdogan face au consulat, en guise de protestation contre le coup d’Etat militaire. | BODO MARKS / AFP
Une semaine après le coup d’Etat manqué contre le président Recep Tayyip Erdogan et alors que la Turquie est désormais en état d’urgence depuis deux jours, des mandats d’arrêt ont été délivrés vendredi 22 juillet contre 300 membres de la garde présidentielle en Turquie, a annoncé un responsable du pays.
Par ailleurs, le ministre de l’intérieur Efkan Ala a fait état sur la télévision CNN Turk de l’annulation de 10 856 passeports de personnes, soit déjà arrêtées, soit présentant un risque de fuite, alors qu’une vaste purge est en cours dans le pays.
Bruxelles se montre de plus en plus préoccupée face au tournant autoritaire que prend la Turquie depuis le putsch manqué. La cheffe de la diplomatie de l’Union européenne (UE), Federica Mogherini, et le commissaire européen à l’élargissement, Johannes Hahn, se sont exprimés jeudi soir pour faire part de leur « inquiétude » :
« Nous suivons les développements concernant l’état d’urgence que la Turquie a déclaré après la tentative de coup d’Etat, que l’UE a condamné, de très près et avec inquiétude. »
Vaste purge
L’entrée en vigueur de l’état d’urgence, instauré pour trois mois, est survenue « dans la foulée des récentes décisions inacceptables concernant l’enseignement, la justice et les médias », ont-ils souligné. L’UE appelle donc une nouvelle fois les autorités turques « à respecter, en toutes circonstances, l’Etat de droit, les droits de l’homme et les libertés fondamentales, y compris le droit de chacun à un procès équitable ».
L’état d’urgence avait été prononcé par le président, mercredi soir, alors que l’étendue de la reprise en main, qui a surtout frappé l’armée, la justice, l’enseignement et les médias, s’est encore accrue ces derniers jours, suscitant une vive inquiétude, de Washington à Bruxelles. Selon un comptage de l’Agence France-Presse (AFP), au moins 25 000 fonctionnaires ont été suspendus ou démis de leurs fonctions dans cette véritable épuration nationale.
Erdogan instaure l'état d'urgence en Turquie
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