Espagne : le roi demande à Mariano Rajoy de tenter de former un nouveau gouvernement
Espagne : le roi demande à Mariano Rajoy de tenter de former un nouveau gouvernement
Le Monde.fr avec AFP
Les législatives de décembre 2015 et de juin 2016 n’ont donné la majorité à aucun parti. Le chef du gouvernement sortant doit continuer à négocier pour trouver des alliés.
Le premier ministre espagnol sortant, le conservateur Mariano Rajoy, le 15 juillet, à Madrid. | ANDREA COMAS / REUTERS
Le roi Felipe VI d’Espagne a chargé jeudi 28 juillet le chef du gouvernement sortant, le conservateur Mariano Rajoy, de tenter de former un nouveau cabinet et de mettre ainsi fin à plus de sept mois de blocage politique.
« Le roi m’a demandé de tenter l’investiture (…) ; j’ai accepté cette mission », a déclaré M. Rajoy. Il va « redoubler d’efforts » pour obtenir les appuis nécessaires au Parlement.
M. Rajoy, au pouvoir depuis 2011, doit en effet continuer à négocier pour trouver des alliés. Avec 137 députés, le Parti populaire (PP), sa formation, est arrivé en tête des élections législatives du 26 juin mais il est très loin de la majorité absolue (176 sièges). Il doit donc convaincre d’autres partis de lui donner les voix qu’il lui manque pour obtenir la confiance du Parlement. Mais, pour l’instant, seuls les centristes de Ciudadanos (32 députés) ont accepté de s’abstenir pour lui permettre de former un gouvernement.
Dossiers chauds
Lors des législatives de décembre 2015, le traditionnel bipartisme espagnol, qui oppose le PP au Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), a volé en éclats quand Ciudadanos et le parti antiaustérité Podemos ont obtenu des sièges.
Mais ces quatre formations n’ont jamais réussi à trouver d’accord pour qu’un gouvernement soit formé, ce qui a donné lieu à de nouvelles élections qui ont reconduit à la même situation. Le scrutin de juin a toutefois donné un peu plus d’avance au PP, avec 14 sièges de plus qu’en décembre.
L’Espagne est dirigée depuis décembre par un exécutif sortant qui ne peut engager aucune nouvelle réforme, alors que les dossiers chauds s’accumulent. Madrid doit notamment réduire drastiquement son déficit après avoir évité de justesse une sanction de la Commission européenne. L’Espagne doit aussi tenter d’apaiser les ardeurs indépendantistes en Catalogne (Nord-Est), où le Parlement a voté mercredi pour la mise en œuvre d’un processus de « déconnexion ».