En Espagne, les discussions pour former un gouvernement patinent
En Espagne, les discussions pour former un gouvernement patinent
Le Monde.fr avec AFP
Mariano Rajoy, le chef du gouvernement sortant, a évoqué mardi le risque de nouvelles élections législatives – les troisièmes en un an.
Le ocnservateur Mariano Rajoy, premier ministre sortant, et le socialiste Pedro Sanchez, se sont entretenus mardi 2 août au sujet de la formation d’un gouvernement. | Francisco Seco / AP
L’Espagne est décidément paralysée sur le plan politique. Mardi 2 août, Pedro Sanchez, le chef du Parti socialiste (PSOE) a refusé d’entrer dans une coalition avec les conservateurs menés par le premier ministre sortant, Mariano Rajoy, ou de conclure avec eux des accords de gouvernement.
MM. Rajoy et Sanchez se sont entretenus une heure mardi, en vain. Le premier ministre sortant a déclaré aux journalistes avoir proposé au socialiste de discuter du programme d’un prochain gouvernement, qui porterait sur des réformes institutionnelles, économiques et sociales. Ce que M. Sanchez a repoussé :
« Que les partis de droite se mettent d’accord entre eux, la gauche ne va pas appuyer la droite. »
Le Parti conservateur (PP) est arrivé en tête par deux fois lors des législatives de décembre 2015 et de juin 2016, mais il reste incapable de former un gouvernement, car il n’a pas de majorité au Parlement.
Abstention de Ciudadanos
Les autres partis de droite ont refusé à l’avance de s’entendre avec les conservateurs, qui ne comptent que 137 députés sur 350. Mariano Rajoy doit encore s’entretenir mercredi avec le chef du parti libéral Ciudadanos, Albert Rivera, qui ne propose jusqu’à présent que de s’abstenir en sa faveur. Mais même un hypothétique appui des 32 députés de Ciudadanos ne suffirait pas pour atteindre la majorité absolue de 176 sièges.
Aussi Mariano Rajoy a-t-il prévenu que l’Espagne risquait de connaître ses troisièmes élections législatives en un an si l’opposition socialiste continuait de « bloquer la formation d’un gouvernement ».
M. Sanchez n’a cependant pas exclu que son parti s’abstienne lors d’un vote de confiance pour permettre à Mariano Rajoy de former un gouvernement minoritaire, comme l’a proposé son prédécesseur Felipe Gonzalez, chef du gouvernement de 1982 à 1996. « C’est le comité fédéral du Parti qui décidera en dernière instance s’il y a un changement de position », a-t-il précisé.