Camille Lacourt. | ODD ANDERSEN / AFP

La déception et l’amertume. En finissant cinquième du 100 mètres dos, Camille Lacourt, 31 ans, ne sera certainement jamais médaillé olympique. Un résultat décevant qui conclut un lundi amer et sans médaille pour les Francais qui débutent décidemment très mal ces Jeux.

« Ça me déplaît d’être battu par un Chinois [Xu Jiayu, deuxième]. En même temps, je vois le podium du 200 m, ça me donne envie de vomir », a lâché, à l’isssue de sa course, le Français en référence au sacre sur cette distance, quelques minutes plus tôt, du Chinois Sun Yang, qui avait été suspendu pour dopage en 2014, et dont la médaille d’or laisse moult observateurs circonspects.

Lacourt n’a pas non plus épargné d’autres anciens nageurs suspendus (les Russes Yuliya Efimova ou Vladimir Morozov, le Coréen Park Tae-hwan) également présents à Rio : « Je suis très triste de voir mon sport évoluer de cette façon. J’ai l’impression de voir de l’athlétisme avec deux ou trois dopés dans chaque finale. J’espère que la FINA [Fédération internationale] va vite réagir et arrêter ce massacre, parce que ça devient triste. » Et d’ajouter, ironique : «  Ils n’ont qu’à faire une Fédé de chargés et s’amuser entre eux. Ce n’est pas comme ça que je conçois le truc. Ça me dégoûte de voir des gens qui ont triché sur les podiums. Sun Yang, il pisse violet ! »

Efimova sous les sifflets

Un signal d’alarme qui a également été tiré par l’Américain Michael Phelps. Si l’homme aux 19 médailles d’or olympiques, n’a pas le franc-parler du Tricolore, il a néanmoins clairement ciblé, comme Camille Lacourt, la présence de certains nageurs contrôlés positifs par le passé. « C’est triste qu’il y ait des gens contrôlés positifs, même deux fois pour certains, qui ont quand même l’occasion de nager aux Jeux olympiques. C’est contraire à ce que le sport est censé être et ça m’énerve. »

« Cela me fend le coeur et j’aimerais que quelqu’un fasse quelque chose à ce sujet. » a déclaré le champion, en référence notamment au cas de la Russe Efimova. Suspendue 16 mois pour un contrôle positif à un stéroïde en 2014, Yulia Efimova avait de nouveau été contrôlée positive en mars, cette fois au meldonium. Sa suspension avait toutefois été levée.

Ce pedigree particulier avait incité la Fédération internationale à la priver de JO le 25 juillet, comme six autres nageurs russes, à la suite des révélations du rapport McLaren sur le système de dopage d’Etat en Russie. Sanction levée vendredi dernier, juste avant la cérémonie d’ouverture, par le Comité international olympique (CIO).

Lundi, c’est sous les sifflets nourris du public qu’elle a été médaillée d’argent du 100 m brasse. Sa compatriote Viktoriia Andreeva a elle aussi été sifflée avant sa demi-finale du 200 m 4 nages.