La hausse du coût des rentrées scolaire et universitaire dépasse largement l’inflation
La hausse du coût des rentrées scolaire et universitaire dépasse largement l’inflation
Selon la Confédération syndicale des familles, le coût de la rentrée 2016 augmente de 1,99 % quand l’inflation stagne à + 0,2 %.
Le coût de la rentrée scolaire 2016 est-il « stable », comme s’est félicité le ministère dans un communiqué publié mercredi 17 août ? Le même jour, l’association Familles de France publiait en effet son estimation du coût de la rentrée scolaire pour un élève entrant en sixième. Et pour la première fois depuis trente-deux ans que cet indicateur est calculé, le chiffre du coût de la rentrée scolaire pour un élève entrant en sixième affiche une légère baisse (- 0,1 % comparé à 2015), soit 190,24 euros. Les prix des fournitures scolaires non-papetières sont notamment tirés vers le bas par la concurrence entre les enseignes.
Cette année, marquée par une inflation générale très faible (+ 0,2 % sur un an selon l’Insee), l’allocation de rentrée scolaire (ARS) ne bénéficie pas d’un coup de pouce. Cette allocation, qui avait été revalorisée de 25 % en 2012, bénéficie aux familles modestes. Elle a commencé à être versée depuis le jeudi 18 août.
Cependant, l’étude menée pour la 43e année par la Confédération syndicale des familles (CSF) fait état au contraire d’une rentrée bien plus chère, en réalité, que l’an dernier. L’enveloppe que les familles devront consacrer à la rentrée de leurs enfants s’affiche en progression de 1,99 %.
L’écart entre les deux études s’explique notamment par leur méthodologie. Celle de Familles de France s’appuie sur des relevés de prix effectués à partir d’une liste type de fournitures scolaires pour l’entrée en 6e. Résultat : 18 centimes d’euros de moins dépensés en moyenne en 2016 par rapport à 2015.
Celle de la CSF évalue les dépenses effectivement réalisées par les familles et effectue des relevés de prix. Et elle établit une enveloppe de dépenses chaque année du primaire au collège. Résultat : elle constate en réalité « des listes toujours plus longues et coûteuses » de fournitures scolaires demandées, auxquelles s’ajoutent davantage de demandes d’équipements de sport (chaussures, maillots, etc.), ainsi que l’irruption du numérique (clé USB). Du coup, elle constate une hausse réelle bien supérieure du coût de la rentrée : + 6,93 % en 6e, mais aussi + 5,49 % en 4e ou + 4,28 % au cours moyen.
Après le bac, poursuivre ses études « est un luxe »
« L’étape du lycée terminée, poursuivre ses études est un luxe. (...) Les bourses permettent de couvrir une partie des dépenses mais sont loin de combler le différentiel ressources/charges », ajoute la CSF, car aux dépenses de scolarité classiques s’ajoutent celles de logement, de transport, d’alimentation, de livres, d’ordinateurs, etc.
Et même si, en 2016, le gouvernement a décidé d’un triple gel des droits d’inscription universitaires, de la cotisation étudiante à la sécurité sociale et du tarif de restauration universitaire, cela ne suffit pas à compenser la hausse des frais de rentrée des étudiants. Une appréciation que confirment aussi les principaux syndicats étudiants, qui ont également publié leurs indicateurs dans ce domaine.
Le coût de la #Rentree2016 pour un-e étudiant-e sera de 2359,85€ cette année ! Retrouvez les chiffres de #La_FAGE
https://t.co/NzytzIsIcN
— La_FAGE (@FAGE)
L’indicateur calculé par la FAGE, qui évalue le coût supporté par un étudiant non-boursier lorsqu’il rentre à l’université et « décohabite » du logement familial, affiche ainsi une hausse de 1,01 % sur un an. En septembre 2016, ce nouvel étudiant devra débourser en moyenne 2 359,85 euros, selon la FAGE, en raison de frais spécifiques à la rentrée s’élevant à 1 233,98 euros (+ 0,5 % sur un an) et de frais de vie courante mensuels (loyer, transports, alimentation, etc.) de 1 125,87 euros (+ 1,55 %).
Plus généralement, le coût de la rentrée étudiante progresse de 1,23 % en 2016, soit un point de plus que l’inflation, selon l’enquête de l’UNEF, qui souligne que la hausse atteint 9,7 % depuis le début du quinquennat. Les étudiants sont en particulier touchés par l’augmentation des prix des loyers et des transports dans les grandes villes, avec de fortes différences cependant selon les métropoles.