La visite d’Emmanuel Macron au Puy du Fou, vendredi 19 août, à l’invitation de Philippe de Villiers, n’est pas passée inaperçue. Le ministre de l’économie a salué le travail du fondateur du Mouvement pour la France, en tant qu’« entrepreneur culturel », dont le parc d’attractions est une « formidable réussite » ayant permis la création de quinze cents emplois directs et plus de trois mille indirects.

Interrogé par des journalistes sur sa présence dans un lieu où aucun ministre socialiste n’est jamais venu, Emmanuel Macron a répondu :

« L’honnêteté m’oblige à vous dire que je ne suis pas socialiste (...). Mais quelle importance ? Quand vous êtes ministre, vous êtes ministre de la République et, donc, vous servez l’intérêt général. »

Tout en soulignant des « divergences réelles » avec Philippe de Villiers, le ministre du gouvernement Valls, a fustigé le « sectarisme » et les « oppositions stériles » qui paralysent la France.

Banquier d’affaires et ancien secrétaire général adjoint du président de la République, Emmanuel Macron n’a jamais caché qu’il n’était pas adhérent au Parti socialiste. Il a même fondé en avril 2016 son propre mouvement, En Marche !. S’il maintient le suspense sur sa participation à la présidentielle de 2017, le ministre a profité de son déplacement vendéen pour affirmer sa différence.

« Ultime provocation », « intrus redoutable »

Son initiative a été fraîchement accueillie par une partie de la gauche. Le président du Mouvement des jeunes socialistes (MJS), Benjamin Lucas, y a décelé une « ultime provocation » :

Le député socialiste du Pas-de-Calais Guy Delcourt a qualifié sur Twitter M. Macron d’« opportuniste » et d’« intrus redoutable ».

La déclaration semble aussi avoir déplu à l’Elysée, puisque le chef de cabinet adjoint de François Hollande, Christophe Pierrel, déplore – sur son compte Twitter personnel – cette visite avec « un leader de l’extrême droite ».

« Ça sent la fin de règne »

Les hommes politiques de droite, en revanche, se délectent du spectacle de ces divisions. Le député Thierry Mariani (Les Républicains), interprète la déclaration d’Emmanuel Macron comme un « aveu » qui sent la « fin de règne ».

Le sénateur Roger Karouchi (LR) ironise aussi sur l’« élan de vérité à gauche » :