JO 2016 – basket : les Etats-Unis en or après une démonstration contre la Serbie
JO 2016 - basket : les Etats-Unis en or après une démonstration contre la Serbie
Par Clément Guillou (à Rio de Janeiro, Brésil)
Kevin Durant, auteur de 30 points, a haussé son niveau de jeu au bon moment pour porter Team USA vers un 15e titre olympique. La Serbie n’a pas existé (96-66) dans une finale à sens unique.
Carmelo Anthony, Kevin Durant et DeMarcus Cousins se sont amusés sur le banc en fin de match. | ANDREJ ISAKOVIC / AFP
Le tournoi olympique de basket-ball a connu quelques grands moments, mais il n’a pas eu de finale. Dimanche, pour ce qui devait être l’apothéose de ces Jeux de Rio, les Etats-Unis n’ont laissé aucun espoir à la Serbie, écrasée physiquement, techniquement, et, logiquement, à la marque, 96-66.
En début de journée, l’Espagne avait pris la médaille de bronze en battant l’Australie 89-88, grâce à une décision arbitrale à cinq secondes du terme (faute sur Sergio Rodriguez, qui transformait ses deux lancers francs) qui laissera des regrets aux « Boomers », révélation collective du tournoi. Au moins cette rencontre avait-elle offert le suspense qui manquerait plus tard à la finale.
Après avoir fait illusion dans le premier quart-temps, grâce au manque de réussite des Américains, les Serbes ont assisté à la mise en route de la machine Kevin Durant. Le futur joueur des Golden Stade Warriors a enchaîné huit points d’affilée et, à la mi-temps (52-29), son compteur personnel affichait 24 points, alimenté par cinq tirs sur huit tentés à trois points. Durant comptait cinq point de moins que la Serbie toute entière.
Troisième titre olympique pour Carmelo Anthony
Les shooteurs des Balkans n’étaient pas dans un bon jour et, collectivement, n’étaient pas prêts à mettre l’intensité nécessaire défensivement pour inquiéter les Américains. Les joueurs de Sasha Djordjevic - finaliste du tournoi olympique de 1996 en tant que joueur - avaient déjà perdu 129 à 92 la finale de la Coupe du monde 2014.
Elle avait pourtant, sur le papier, les qualités requises pour inquiéter les Américains sur leur point faible du tournoi : leur secteur intérieur. Mais Miroslav Radjulica a perdu son duel avec DeMarcus Cousins, meilleur pivot de NBA (15 rebonds contre quatre), et Nikola Jokic n’a pas fait mieux.
La deuxième mi-temps ressemblait davantage à un All-Star Game qu’à une finale olympique, le banc américain se montrant très dissipé.
Kevin Durant au dunk durant la finale olympique. | ERIC GAY / AFP
Kevin Durant sortait en début de quatrième quart-temps avec une deuxième médaille olympique en poche et 30 points au compteur, comme en finale à Londres. Il faut y ajouter le titre de champion du monde en 2010. L’intérieur de 27 ans est le joueur le plus dominant de l’histoire dans le basket international.
Carmelo Anthony, meilleur marqueur de l’histoire de Team USA aux Jeux olympiques, remporte lui à 32 ans son troisième titre olympique de basket - plus une médaille de bronze en 2004.
Un gouffre entre les Etats-Unis et le reste du monde
C’est la 76è victoire d’affilée de Team USA - meilleure série de l’histoire -, invaincue depuis 2006. Les Etats-Unis étaient pourtant privés de certains de leurs meilleurs joueurs, notamment LeBron James et Stephen Curry, forfaits pour le tournoi olympique.
Mais la réserve de talents américains est telle que Mike Krzyzewski, qui disputait son dernier match en tant qu’entraîneur national , a toujours sous la main 12 joueurs qui seraient les leaders de n’importe quelle équipe internationale. Sur la longueur d’un tournoi, cette force dans la rotation paye.
Les Américains ont pourtant attendu la finale pour jouer leur meilleur basket. L’Espagne de Pau Gasol était sortie de sa demi-finale avec des regrets, convaincue que Team USA était la moins forte qu’elle ait jamais rencontré. Son jeu collectif était quasiment inexistant.
Mais le tournoi olympique et son dénouement ont rappelé à quel point le gouffre entre les Etats-Unis et le reste du monde demeurait béant, malgré l’arrivée massive de joueurs étrangers en NBA. L’écart ne devrait pas se réduire avec l’arrivée sur le banc de Gregg Popovich, qui prendra en main la sélection américaine l’été prochain.