Aurélie Filippetti et Arnaud Montebourg participent à la fête populaire de Frangy-en-Bresse, dimanche 21 aout 2016 - 2016 | JEAN-CLAUDE COUTAUSSE / FRENCH-POLITICS POUR « LE MONDE »

Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’Etat aux relations avec le Parlement, a brocardé lundi 22 août « l’outrance » et « la caricature » du discours d’Arnaud Montebourg. L’ancien ministre de l’économie, de mai 2012 à août 2014, a déclaré dimanche sa candidature à l’Elysée en attaquant sévèrement François Hollande.

« Lorsqu’on a été membre du gouvernement de François Hollande, quand on a été ministre de l’économie pendant trois ans, lorsqu’on est responsable, qu’on a vocation en tout cas à l’être, de la gauche, je pense qu’on peut s’exprimer sans être dans l’outrance et la caricature », a réagi M. Le Guen sur France 2.

« Le chemin de la radicalisation »

Si M. Montebourg a jugé dimanche que le bilan du quinquennat de M. Hollande n’était « pas défendable », c’est tout simplement « parce qu’il n’a pas l’intention de le défendre, ce qui est d’ailleurs problématique : comment pourrait-il lui-même aller devant les électeurs alors qu’il a été à la fois un des artisans de la désignation de François Hollande et de l’animation de ce gouvernement ? », a lancé le secrétaire d’Etat.

« Arnaud Montebourg a sans aucun doute des choses à dire » mais « je constate qu’il prend toujours le chemin de la radicalisation, de l’outrance alors que ce qu’il pourrait apporter aurait plus de force s’il était capable de se mettre au service d’un combat collectif », a-t-il développé.

Arnaud Montebourg, Benoît Hamon et Cécile Duflot, trois anciens ministres de François Hollande candidats à l’Elysée, « c’est un échec de cette génération » politique, selon lui.

« Ils n’ont pas su passer de la culture de l’opposition à la culture de parti de la majorité. »

Thierry Mandon, secrétaire d’Etat chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche, a lui rappelé sur France Inter qu’Arnaud Montebourg a participé à 50 % au bilan du quinquennat. « Avant d’être critique il faut être lucide sur la part qu’on y a pris ».

Thierry Mandon : "Arnaud Montebourg aura contribué à 50% au bilan de ce quinquennat"
Durée : 07:27

Il l’attaque également sur la question européenne : « Quand j’entends parler de mandat inflexible pour aller négocier la sortie de traités, qu’est-ce qu’on fait une fois qu’on est sortis ? On est tous seuls. »

Au plan européen, M. Montebourg n’est pas loin de déclarer la guerre à Bruxelles. Il souhaite « obtenir des Français un mandat non négociable de dépassement des traités » européens, pour « redéfinir sur l’essentiel le projet européen », quitte, s’il le faut, à tirer un trait sur l’Europe à vingt-huit pays pour se concentrer sur le noyau des nations fondatrices.

« La partie propositionnelle sur l’Europe manque aujourd’hui dans beaucoup de candidatures à gauche, insiste M. Mandon, ajoutant à propos du candidat Montebourg : « Je n’ai pas lu à la loupe son discours mais je n’ai pas vu de proposition européenne. »