Winston Churchill, un politique en majesté
Winston Churchill, un politique en majesté
Par Philippe-Jean Catinchi
Stéphane Bern trace un portrait empathique de l’homme d’Etat britannique, plus fidèle à ses idées qu’à son camp (mardi 23 août à 20 h 55 sur France 2).
Secrets d'Histoire - Churchill, le lion au coeur tendre - Le palais de Blenheim
Durée : 01:50
Stéphane Bern trace un portrait empathique de l’homme d’Etat britannique, plus fidèle à ses idées qu’à son camp
« C’est quand la nuit est profonde que les étoiles brillent », se plaisait à dire Winston Churchill, sans doute le personnage historique préféré des Anglais. Parce qu’il a su incarner l’ultime rempart contre la barbarie, refusant toute négociation avec le régime nazi. Parce qu’il a transmis son incroyable énergie à un peuple submergé par les épreuves. Parce que le parcours de l’homme est aussi romanesque que semé d’embûches, ponctué de coups d’audace, d’échecs et de rédemptions.
Fils négligé d’un politicien sans envergure et d’une Américaine aussi belle que libre, le jeune Winston idolâtre ses parents et ne cessera d’essayer de retenir leur attention. Sans grand succès. Aussi brûle-t-il volontiers ses vaisseaux, ses coups de tête et ses bons mots le mettant en marge d’une élite très conformiste.
Le 25 mars 1945, le premier ministre britannique Winston Churchill débarque sur la rive est du Rhin, suivi du général Bernard Montgomery (sur sa gauche en béret). | STF/AFP
De sa carrière militaire à ses succès électoraux – il n’hésite pas à changer de parti, plus fidèle à ses idées qu’à son camp –, de ses expériences ministérielles à ses brusques sorties de route (comme l’échec électoral de juillet 1945), rien qui ne soit singulier. Et avant d’être adulé, l’homme est souvent contesté, jugé « fini », mais toujours il se relève, ses principes lui tenant lieu de cure de jouvence.
Jugé « fini »
Visiblement, le personnage, dont la carrière commence sous Victoria, impératrice des Indes, et s’achève sous Elizabeth II, dont Sir Winston est le mentor attendri, fascine Stéphane Bern.
Mais si, en promoteur du patrimoine historique, l’animateur de « Secrets d’histoire » se délecte à présenter les résidences de l’homme d’Etat, de Blenheim Palace, vénérable résidence familiale consacrée au culte du duc de Marlborough, où il naît en 1874, à Chartwell, qu’il acquiert sur un coup de tête fin 1922 – et la visite vaut le détour –, il s’attache à rendre les options politiques et idéologiques de Churchill, atténuant juste le tempérament dépressif du personnage que l’alcool puis la peinture parviennent seuls à soulager.
Sans être toutefois hagiographique, ce portrait empathique est une belle leçon de lucidité politique à l’œuvre et on comprend que l’image d’un nonagénaire couché sur une civière au sortir d’un avion qui le rapatrie en urgence d’Italie, mais qui forme, sourire aux lèvres, le V de la victoire de la main, ait galvanisé ses compatriotes. Un héros de notre temps, en somme.
« Secrets d’Histoire : Churchill, le Lion au cœur tendre ». Le mardi 23 août à 20 h 55 sur France 2.