Rock en Seine entre dans la danse
A Saint-Cloud, Rock en Seine entre dans la danse
Par Sylvain Siclier
Le festival francilien, qui débute vendredi 26 août, propose un nouvel espace Dancing, dédié à l’électro et à la danse.
Lors de sa première édition, le 27 août 2003, le festival Rock en Seine avait duré un jour et accueilli une dizaine de groupes sur deux scènes. Depuis, l’équipe organisatrice a ajouté des jours (trois depuis 2007) et des lieux, à mesure que le festival prenait en importance et s’étendait sur son site, la partie basse du Domaine national de Saint-Cloud (Hauts-de-Seine). Après les deux grandes scènes, qui se font face, les deux plus petites un peu en retrait et celle dédiée aux groupes de la région Ile-de-France, voici que l’espace Dancing vient compléter l’offre.
Installé face à la Grande Cascade, le Dancing est une petite structure façon grande tente d’une capacité d’accueil de 300 personnes, mais ouverte sur les côtés, ce qui permet à un plus grand nombre d'entendre et voir ce qui s’y passe. Cette nouvelle scène, les organisateurs y pensaient depuis quelque temps, explique Sarah Schmitt, directrice adjointe de Rock en Seine. « Depuis plusieurs années, à chaque édition, nous choisissons une thématique pour donner une couleur esthétique au festival, au-delà de la musique. Il y a eu les extraterrestres, la fête foraine, la plage, la jungle… Quand on s’est posé la question de ce qui serait mis en avant cette année, il y a eu l’envie de la danse. En parallèle, nous réfléchissions à avoir un espace club, reflet de la présence de plus en plus régulière des musiques électroniques dans la programmation. »
Si le Dancing propose, avec Let’s Club, en fin de journée et en début de soirée, des sets de DJ comme dans les clubs qui vivent jusqu’au bout de la nuit, il ne s’agit pas que la journée soit un enchaînement non-stop qui ne montrerait que cette pratique. Avec l’Institut national de l’audiovisuel (INA) et le Groupe de recherche musicale (GRM), l’idée est de revenir aux sources de l’électro et de la dance, c’est-à-dire aux musiques électro-acoustiques. « Ils apportent une expertise sur leur pratique du son », précise Sarah Schmitt.
Le système de sonorisation permet ainsi une spatialisation, de face, au centre, sur les côtés. Dont on constate la qualité presque dès l’ouverture du festival, vendredi 26 août, avec Jérôme Soudan, dit Mimetic, qui propose une courte présentation de son travail. Des motifs rythmiques dansants, des mélodies évidentes sont traversés par des sonorités plus proches de la musique concrète, vibrations, déformations. Les premiers amateurs de danse s’y mettent timidement, sur un parquet de bois qui dégage encore des odeurs d’une coupe récente.
Rock’n’roll et chaleur caniculaire
Pour faire le lien entre les différents moments du Dancing, plusieurs filles de Retard Magazine, publication en ligne fondée il y a cinq ans, sont là pour animer. Avec fantaisie et entrain, elles encouragent les premiers venus à bouger leurs corps tandis que sont diffusées des musiques pop-disco. Autre élément de la programmation du Dancing, la Dance Workshop Party. Chaque jour, trois genres, trois troupes : le hip-hop, avec Undercover et DJ Jim ; les plus spécialisés « voguing » et « waacking », par la Mona Dance Team, avec DJ Nick ; le rock’n’roll, avec Marty & Miss Dee de Fifties Sound et DJ Turky.
A 15 h 30, ce sont ces derniers qui inaugurent ce qui est à la fois une démonstration et une invitation à participer. Le rock’n’roll, avec la chaleur caniculaire qui règne, il faut avoir envie. Et même si le Dancing est tout proche du trajet emprunté par les festivaliers qui commencent à arriver, il faut quelques minutes avant que la piste de danse ne commence à se remplir. Mais ça prend peu à peu. Genoux fléchis, le bassin décontracté, pas chassé, on bouge les épaules, on frappe des mains, et on tourne, et on croise… les instructions se succèdent. Les participants sont surtout des filles, quelques garçons y vont. Rock’n’roll, jive, scroll… Sur la platine, Shake Rattle and Roll en version d’origine par Big Joe Turner en 1954, Don’t Be Cruel par Elvis Presley, quelques exemples d’une sélection musicale bien menée. Ce démarrage plutôt réussi donne le sourire.