La France débloque 50 millions d’euros pour les éleveurs
La France débloque 50 millions d’euros pour les éleveurs
Le Monde.fr avec Reuters
Le ministère français de l’agriculture a décidé de doubler le montant des aides européennes avec des crédits nationaux destinés en priorité aux producteurs laitiers.
Lors des blocus des producteurs laitiers opposés au groupe Lactalis. | JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP
Le ministre français de l’agriculture, Stéphane Le Foll, a annoncé, mardi 30 août, une enveloppe supplémentaire de près de 50 millions d’euros pour les éleveurs, en priorité les producteurs laitiers confrontés à un effondrement des cours. Cette somme complète une aide européenne décidée en juillet. La France s’était vu accorder 49,9 millions, que le ministère français de l’agriculture a donc décidé de doubler.
Bruxelles avait annoncé le mois dernier un plan de 500 millions d’euros pour aider les éleveurs européens à faire face à la crise dans le secteur laitier, frappé par la surproduction liée en partie à la fin des quotas européens. Ce plan prévoyait des avantages financiers, à hauteur de 150 millions d’euros, censés aboutir à une réduction de la production de lait, ainsi que des aides directes plus larges d’un montant total de 350 millions d’euros, qui pouvaient être complétées par des aides nationales.
24 centimes par litre de lait non produit
En vertu du plan européen, les agriculteurs doivent recevoir une aide de 140 euros pour chaque tonne de lait non produite par rapport au dernier trimestre 2015. La France complétera cette somme avec 100 euros supplémentaires, sur un volume maximum de 5 % de la production initiale, a précisé Stéphane le Foll.
Concrètement, un éleveur qui s’engagerait à produire 100 litres de lait en moins touchera 24 centimes par litre sur les 5 premiers litres (aide européenne et bonus français), puis 14 centimes par litre sur les 95 suivants (aide européenne uniquement).
Le gouvernement redoute qu’une réduction de production supérieure ne pénalise le secteur bovin, déjà en crise. Les producteurs de lait, pour réduire leurs volumes, pourraient être tentés de réduire leur cheptel et augmenter ainsi le nombre d’animaux abattus, ce qui entraînerait une baisse des prix, a-t-on expliqué au ministère.
Le groupe laitier Lactalis et les producteurs ont conclu mardi un accord sur le prix du lait après trois sessions de négociations menées sous la pression d’actions des producteurs, qui ont finalement appelé à lever les blocages.