Université de Caen, en septembre 2015. AFP PHOTO / CHARLY TRIBALLEAU / AFP PHOTO / CHARLY TRIBALLEAU | CHARLY TRIBALLEAU / AFP

Alors que Najat Vallaud-Belkacem annonce, lundi 12 septembre, sa volonté de régler la question de la sélection en master par une loi élaborée d’ici au mois d’octobre, les présidents d’université attendent toujours « un texte clair sur lequel travailler et des garanties du gouvernement », réagit Gilles Roussel, chargé du dossier à la Conférence des présidents d’université (CPU).

La CPU avait claqué la porte des négociations sur ce chantier sensible dès l’été, exprimant sa colère face au recul du gouvernement sur un autre dossier qui oppose les dirigeants d’université à l’UNEF : une expérimentation du contrôle continu intégral, qui devait se traduire par la suppression des rattrapages dans cinq établissements.

« Le ministère nous a déjà fait le coup, en travaillant à un texte de loi, pour finalement reculer au dernier moment face au désaccord avec l’UNEF. Nous sommes donc méfiants maintenant, il nous faut des éléments concrets pour avancer », explique Gilles Roussel.

Et ce ne sont pas les prises de position de Najat Vallaud-Belkacem dans Les Echos qui peuvent le rassurer. « Notre souci est d’aboutir à une solution robuste et claire, alors que Najat Vallaud-Belkacem ne parle jamais de sélection. Elle évoque seulement un équilibre entre deux principes, qui entrent en contradiction : le recrutement des universités à l’entrée du master et le droit à la poursuite d’études. Que veut dire cerecrutement” ? »

Les présidents d’université défendent eux la mise en place d’une sélection à l’entrée du master – avec des exceptions en droit et en psychologie, où cette sélection s’effectuerait comme actuellement entre le M1 et le M2. « Nous sommes d’ailleurs favorables à la proposition de loi en ce sens que doit déposer le sénateur Jean-Léonce Dupont (UDI) », prévient Gilles Roussel.

Quant au droit à la poursuite d’études défendu par l’UNEF, les présidents d’université ne veulent pas en entendre parler s’il s’agit d’une « obligation de résultat », c’est-à-dire que chaque établissement soit contraint de proposer une place en master à tous ses diplômés de licence. Or c’est justement la vision avancée par William Martinet… Les négociations ne font que commencer.