Primaire à droite, mode d’emploi
Primaire à droite, mode d’emploi
Par Alexandre Lemarié, Matthieu Goar
La liste officielle des candidats doit être dévoilée ce midi. Les scrutins ouverts aux électeurs de la droite et du centre se dérouleront les 20 et 27 novembre dans 10 228 bureaux de vote.
Les 8 candidats à la primaire de la droite. | AFP
Même si les candidats s’affrontent déjà depuis des semaines à grand renfort de petites phrases et d’allusions à peine voilées, la campagne officielle de la primaire de la droite ne devait commencer en réalité que mercredi 21 septembre, date de la publication par la haute autorité de la liste des candidats dont les parrainages ont été validés. Ce sprint électoral de deux mois s’achèvera avec l’élection d’un candidat après un premier tour le 20 novembre, et probablement un second tour le 27 novembre.
- Quatre débats télévisuels
Cette période d’intense combat politique sera ponctuée de rendez-vous importants, notamment les quatre débats télévisuels. Le premier se déroulera le jeudi 13 octobre. Il sera organisé par TF1, RTL et Le Figaro. Le deuxième aura lieu le jeudi 3 novembre et sera organisé par BFM-TV, i-Télé et leurs partenaires. Le troisième débat se tiendra jeudi 17 novembre sur France 2 et Europe 1. Comme lors de l’élection présidentielle, en cas de second tour, un face-à-face sera diffusé par TF1 et France 2 le jeudi 24 novembre, trois jours avant le scrutin.
Ces émissions seront les moments les plus attendus de cette primaire. Les candidats pourront y confronter leurs idées et parfois leurs rancœurs, après des années passées au pouvoir ensemble, avec l’affaire Bygmalion en toile de fond. Le président du comité d’organisation, Thierry Solère, multiplie les réunions avec les médias concernés et les représentants des candidats pour caler les différents dispositifs. Le premier débat aura pour thématiques l’économie et la sécurité. Chaque candidat pourra parler une minute mais ses rivaux auront le droit de l’interpeller à la fin de sa prise de parole.
- Qui pourra voter ?
Comme pour le PS et le PRG en 2011, il s’agit d’une primaire ouverte. Il n’est donc pas nécessaire d’avoir sa carte de militant à un parti pour aller voter mais il suffit de signer une charte d’adhésion aux valeurs de la droite et du centre, d’être inscrit sur les listes électorales au 31 décembre 2015 et de payer deux euros par tour de scrutin. Les Français de l’étranger pourront également voter, par voie électronique, à condition de se préinscrire entre le 22 septembre et le 16 octobre. Idem pour les mineurs qui seront en âge de voter au moment de l’élection présidentielle. Les procurations, objet de nombreux litiges par le passé, seront en revanche interdites.
Les ténors de la droite sont pour le moment incapables de prédire le nombre de votants mais certains sondages indiquent qu’environ 10 % des électeurs français se disent intéressés par ce scrutin, ce qui représenterait près de 4,5 millions d’électeurs. Si cela se confirmait, ce serait un immense succès puisque la primaire PS de 2011 avait attiré 2 661 231 votants au premier tour et 2 860 157 au second.
- Où pourra-t-on voter ?
10 228 bureaux de votes – 9 425 pour le PS en 2011 – seront répartis sur l’ensemble du territoire français, avec une plus forte densité dans les endroits où la droite et le centre ont réalisé des hauts scores lors de l’élection présidentielle de 2012. Ils seront ouverts de 8 heures à 19 heures et les candidats auront le droit d’y envoyer des représentants pour surveiller le déroulement du scrutin.
- Les dépenses des candidats sont-elles contrôlées ?
Oui. Les candidats à la primaire doivent tous établir un compte de campagne, qui retracera l’ensemble des recettes et des dépenses engagées à compter du début de la campagne officielle, le 21 septembre 2016. Ces comptes seront rendus publics par la haute autorité. Les candidats se sont mis d’accord sur un plafond à ne pas dépasser pendant cette primaire, soit 1,5 million d’euros. Une façon de ne pas grever les futurs comptes de campagne de la présidentielle car les dépenses du vainqueur de la primaire seront intégrées aux comptes du candidat à la présidentielle, qui ne peut pas dépenser plus de 22,5 millions d’euros.