A quoi ressemble l’Internet nord-coréen ?
A quoi ressemble l’Internet nord-coréen ?
Vingt-cinq millions d’habitants pour vingt-huit sites Web originaux. Mardi 19 septembre, une fuite a permis de cartographier la Toile nord-coréenne.
La liste totale des sites Internet hébergés en Corée du Nord a été dévoilée mardi 19 septembre lorsque le pays le plus secret du monde a permis d’y accéder par erreur. Il contient seulement 28 sites accessibles, selon les données récoltées par des utilisateurs du site collaboratif GitHub.
D’après eux, l’administration nord-coréenne a accidentellement permis à l’un de ses serveurs de répondre automatiquement aux demandes d’informations sur les domaines existant en. kp, offrant aux curieux une idée plus précise de ce à quoi peut ressembler Internet en Corée du Nord, dont l’accès est réservé à l’élite du régime.
Un marmiton nord-coréen
Des vingt-huit domaines identifiés, seuls une dizaine sont toujours accessibles (les autres sont des liens dits « morts », affichant un message d’erreur). On y retrouve pêle-mêle un site d’assurance, un clone de Facebook et plusieurs sites caritatifs. Mais ce n’est pas tout.
Cooks.org.kp se veut être le marmiton nord-coréen, l’aspect collaboratif en moins. L’internaute y trouvera de nombreuses recettes culinaires, des vidéos explicatives pour préparer des plats traditionnels et des adresses de restaurants à la mode.
Quelques noms de domaine sont également disponibles en plusieurs langues. Le site de l’agence de presse nord-coréenne liste ainsi les dernières déclarations officielles de Kim Jong-un en anglais. Les sites identifés ont été référencés sur le site communautaire Reddit.
Un accès à Internet existant mais très limité
Il serait inexact d’affirmer que ces 28 domaines sont les seuls accessibles de Corée du Nord. La plupart des ordinateurs du pays ne peuvent accéder qu’à un intranet, un réseau interne, du nom de « Kwangmyong », administré par l’unique fournisseur d’accès du pays, Star Joint Venture Co, selon une enquête de la BBC.
Mais certains citoyens ont toutefois accès à un réseau plus étendu. Ainsi, en décembre 2014, Will Scott, un doctorant en informatique ayant donné des cours à l’université de Pyongyang, confiait au Monde :
« Sur le campus, nous avions accès à l’Internet traditionnel. […] Il y a du filtrage, mais je ne sais pas exactement lequel. Ce n’est pas un accès complètement restreint. »
Selon des statistiques de la Banque mondiale et de l’Union internationale des télécommunications, la République populaire démocratique de Corée est le pays le moins connectés au monde.