Hillary Clinton a accusé, jeudi 29 septembre, Donald Trump d’avoir enfreint l’interdiction de commercer avec Cuba.

« Il a placé ses intérêts personnels et professionnels au-dessus des lois, des valeurs et de la politique des Etats-Unis », a déclaré la candidate démocrate à la Maison Blanche à Chicago aux journalistes qui l’accompagnent. Elle s’appuie sur une enquête de Newsweek faisant état de 68 000 dollars de dépenses par son groupe immobilier sur l’île communiste.

L’argent a été utilisé en 1998, selon Newsweek, par des responsables des hôtels et casinos Trump lors d’un voyage à Cuba, où l’organisation espérait alors s’implanter.

Pour contourner l’interdiction de dépenser de l’argent sur l’île, les fonds sont passés par une société de conseil, Seven Arrows Investment and Development Corp., afin de les faire passer pour des œuvres caritatives.

Comme il l’a expliqué lors du premier débat présidentiel, face à Hillary Clinton, le candidat républicain se sert des lois pour mener ses affaires.

Trump: "I take advantage of the laws of the nation" | Presidential Debate - Trump vs. Clinton
Durée : 00:59

La directrice de campagne de Donald Trump, Kellyanne Conway, a implicitement reconnu que l’embargo avait été violé. « Selon l’article, je comprends qu’ils ont dépensé l’argent en 1998 », a-t-elle dit sur la chaîne ABC (à partir de 2 min 40) en ajoutant que Donald Trump « avait décidé de ne pas investir là-bas » et qu’il restait « très critique » vis-à-vis de Cuba et du régime des frères Castro.

Dans une intervention devant la Cuban American National Foundation, le 15 novembre 1999, l’homme d’affaires déclarait qu’il n’irait à Cuba que lorsque le pays serait libre.

Donald Trump speaks at the Cuban American National Foundation (11/15/1999)
Durée : 11:35

L’embargo commercial américain contre Cuba, mis en place dans les années 1960, reste en vigueur malgré la politique de rapprochement engagée par Barack Obama, en raison de l’opposition de la majorité républicaine au Congrès. Mais Hillary Clinton et Barack Obama sont favorables à sa levée. « J’étais très favorable à l’ouverture lorsque j’étais secrétaire d’Etat, j’ai salué l’initiative du président Obama et je la poursuivrai lorsque je serai présidente », a-t-elle affirmé jeudi.