Les ambitions européennes du site de voyages GoEuro
Les ambitions européennes du site de voyages GoEuro
LE MONDE ECONOMIE
La start-up berlinoise lève 70 millions d’euros pour développer son activité dans le transport multimodal
L'application GoEuro | GoEuro
La start-up berlinoise GoEuro, qui propose des réservations de voyages en ligne, a annoncé mardi 4 octobre une levée de fonds de 70 millions d’euros, soit l’une des dix plus importantes de l’année en Europe. En décembre, elle avait déjà levé 45 millions d’euros. En tout, l’entreprise de 180 salariés a collecté 145 millions d’euros depuis sa création il y a un peu plus de trois ans.
Dans un secteur où la concurrence est vive, GoEuro mise sur sa spécificité : être un acteur du déplacement multimodal, c’est-à-dire pouvoir offrir des parcours conciliant avion, train et bus jusqu’à des destinations mal desservies. Le site GoEuro – et l’application qui lui est liée – s’attache à respecter précisément le déplacement prévu : pour quelqu’un qui vivrait entre Nice et Marseille, il fera des propositions au départ des deux villes en affichant, au choix, le trajet le plus économique ou le plus rapide. La société propose des itinéraires sur les territoires de douze pays européens grâce à plus de cinq cents partenariats.
« Algorithme technique et complexe »
Le premier d’entre eux fut l’entreprise ferroviaire publique allemande, la Deutsche Bahn, et l’un des plus récents la SNCF, avec qui un accord a été conclu en janvier. En France, GoEuro a également noué des accords avec les compagnies d’autocars Ouibus, Isilines, Starshipper, Megabus et Flixbus, dont l’activité est dynamisée par la loi Macron.
Chaque fois, les modalités sont identiques : le partenaire accorde un accès à ses données (horaires, prix, etc.) à GoEuro, qui obtient une commission s’il réussit à vendre un trajet dans le circuit de l’un de ses partenaires. « L’algorithme qui permet de calculer les itinéraires est technique et complexe car les données du transport terrestre (trains, bus) ne sont pas unifiées, contrairement à celles de l’aérien », explique Cécile Lasota, directrice de la marque et de la communication. Et c’est bien là que GoEuro espère faire la différence. Méconnue en France, la start-up avait fait parler d’elle cet été en publiant une enquête démontrant que selon les trajets, l’avion n’était pas nécessairement le transport de porte-à-porte le plus rapide.
Avec cette nouvelle levée de fonds, effectuée auprès de la société de capital-risque KPCB et le fonds Silver Lake Kraftwerk, GoEuro entend étendre sa présence à davantage de pays et de partenaires. La société ne donne pas d’informations sur ses résultats. Tout juste communique-t-elle sur le nombre d’utilisateurs de son service : 10 millions par mois.