Tyson Fury. | OLI SCARFF / AFP

Le champion du monde britannique des poids lourds, Tyson Fury, souffre de dépression. C’est ce qu’il explique dans une interview publiée mardi par le magazine Rolling Stone.

Le détenteur des ceintures WBA et WBO devait remettre ses titres en jeu face à l’Ukrainien Vladimir Klitschko, le 29 octobre prochain, mais « je ne m’entraîne plus, je suis dépressif, j’en ai assez de la vie », a-t-il confessé dans les colonnes du bimensuel américain.

Le boxeur britannique précise qu’il n’a pas mis les pieds dans un gymnase depuis des mois et qu’il a pris « beaucoup de cocaïne ».

« Pourquoi je n’en prendrais pas ? C’est ma vie, non ? Je fais ce que je veux. Oui, j’en ai pris. Beaucoup de gens en prennent. »

Mais « Gypsyking », de son surnom, assure qu’il n’a rien pris pour améliorer ses performances mais pour se sortir de sa dépression : « Je suis sur le point de devenir alcoolique. Je bois du lundi au vendredi et du vendredi au dimanche. Je ne peux faire avec [la dépression], et la seule chose qui m’aide, c’est quand je m’évade. Je ne mens pas, je n’ai pas besoin de mentir. J’ai pris de la cocaïne à de nombreuses occasions au cours des six derniers mois, et pas pour améliorer mes performances. »

« Je ne sais pas si je vais passer l’année »

« La cocaïne, c’est une toute petite chose par rapport au fait de ne plus vouloir vivre », témoigne le boxeur de 28 ans cinq jours après la révélation par la chaîne américaine ESPN de son contrôle positif à la cocaïne, à la suite d’un test urinaire le 22 septembre. Le lendemain, il avait annoncé qu’il renonçait à sa revanche contre Klitschko, se disant « médicalement inapte à combattre ».

Dans Rolling Stone, Fury dit souffrir du racisme envers la communauté des travellers irlandais, des nomades, dont il fait parti. « Je suis à bout. Je ne peux plus supporter. Je suis à l’hôpital en ce moment. Je vois des psychiatres. La totale. Ils disent que je suis bipolaire. Je suis maniaco-dépressif. »

« Honnêtement, je ne sais pas si je vais passer l’année. J’espère juste que quelqu’un me tue, avant que je me tue moi-même », déclare-t-il encore.

Après ces propos, la fédération qui gère la boxe professionnelle au Royaume-Uni (BBBC) a annoncé mercredi qu’elle allait statuer sur une éventuelle suspension de Fury, lors d’une réunion prévue le 12 octobre : « La cocaïne est contraire à la loi. Nous ne pouvons pas ignorer la loi. C’est de l’usage de drogue et nous allons trancher en conséquence », a prévenu le secrétaire général de l’instance Robert Smith, interrogé par l’agence britannique Press Association.

Retrait de la retraite

Tyson Fury avait battu à la surprise générale Klitschko aux points à Düsseldorf (Allemagne) le 28 novembre 2015, empochant les trois ceintures WBA, WBO et IBF. Il avait ensuite été déchu du titre IBF pour avoir accordé une revanche à l’Ukrainien au lieu d’accepter le challenger désigné par l’International Boxing Federation.

Lundi 3 octobre, l’imprévisible Britannique avait annoncé sa retraite sur Twitter, avant de se rétracter quelques heures plus tard, assurant avoir joué un tour aux médias. L’entretien avec Rolling Stone a toutefois été réalisé avant cette vraie fausse retraite.

Très controversé pour ses déclarations stigmatisant les femmes ou l’homosexualité, Fury avait été suspendu provisoirement le 24 juin par l’agence antidopage britannique (UKAD) après la détection d’une substance prohibée dans son urine en février. La suspension avait été levée en attentant une audition prévue le 4 novembre.