Les Sofica : pour investir dans le cinéma… et surtout pour défiscaliser
Les Sofica : pour investir dans le cinéma… et surtout pour défiscaliser
Par Nathalie Cheysson-Kaplan
La collecte des Sofica démarre cette semaine. Ce placement atypique n’est pas soumis au plafonnement de 10 000 euros qui touche la plupart des niches fiscales.
Le tapis rouge du festival de Cannes 2015, avec Vincent Lindon. | VALERY HACHE/AFP
A la fois outil public de la politique culturelle française et puissant support de défiscalisation, les Sociétés de financement d’œuvres cinématographiques ou audiovisuelles (Sofica) sont des entreprises créées à l’initiative de professionnels du cinéma ou d’opérateurs du secteur financier, qui ont pour objectif de collecter des fonds auprès des particuliers. Ces fonds sont destinés au financement de la production cinématographique et audiovisuelle française, par des prises de participation dans des sociétés de production ou des contrats d’association pour le financement de telle ou telle œuvre.
Chaque année, la Direction générale des finances publiques leur alloue une enveloppe globale de collecte, à l’aune du bilan de leurs investissements passés et de leurs engagements pour l’année à venir. La campagne de collecte 2016 démarre le 6 octobre avec onze Sofica agréées par le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) pour une enveloppe globale de 63 millions d’euros à collecter avant le 31 décembre.
En contrepartie de leur souscription, les particuliers peuvent bénéficier d’une réduction d’impôt conséquente : elle représente 36 % des sommes investies, celles-ci étant retenues dans la double limite d’une somme plafonnée à 25 % de votre revenu global et à 18 000 euros.
Soit une économie d’impôt maximum de 6 480 euros qui présente la particularité de ne pas être prise en compte dans le plafond global des niches fiscales de 10 000 euros, mais de relever – au même titre que les investissements outre-mer – d’un plafond spécifique, de 18 000 euros. « Mais c’est un investissement beaucoup plus sécurisé car il bénéficie de la triple tutelle de l’Autorité des marchés financiers, de la Direction générale des finances publiques et du Centre national du cinéma et de l’image animée », explique Serge Hayat, président de l’association de représentation des Sofica.
Le revers de la médaille ? Ces produits n’offrent aucune liquidité : il n’y pas de marché secondaire et il faut conserver ses parts pendant au moins cinq ans pour profiter de l’avantage fiscal, soit jusqu’au 31 décembre 2021 pour une souscription fin 2016. En outre, à l’issue de cette période, le porteur n’est pas assuré de retrouver sa mise de fonds initiale et les espoirs de gains sont quasi nuls.
Autrement dit, l’essentiel du rendement repose sur la réduction d’impôt. « Néanmoins, si on tient compte de l’avantage fiscal, les Sofica ont offert un rendement annuel qui varie entre 0,5 % et 6,5 %. Ce qui représente une rentabilité correcte dans le contexte actuel marqué par des taux d’intérêt très faibles, voire négatifs. En outre, le marché français est dynamique et porteur, avec des records d’entrée en salle, l’émergence de nouvelles plateformes de distribution et l’engouement des Français pour les séries françaises dans lesquelles les Sofica peuvent désormais plus facilement investir », ajoute Serge Hayat.
Pour consulter la liste des Sofica agréées en 2016, cliquer ici.