Vue du secteur est du camp de Dadaab, situé au nord de Nairobi, le 28 avril 2015. | TONY KARUMBA / AFP

Le conseil norvégien des réfugiés (NRC) accuse, lundi 10 octobre, le Kenya de violer les lois internationales en procédant au rapatriement forcé en Somalie de milliers de résidents du camp de réfugiés de Dadaab, le plus grand au monde. « Les pressions exercées sur les plus de 280 000 résidents enregistrés du camp de Dadaab ont conduit à des retours désorganisés et chaotiques », estime Jan Egeland, secrétaire général du NRC. « D’après ce que nous avons constaté sur le terrain, les retours ne sont pas volontaires, ni dignes, et ne respectent pas les règles de sécurité de base », a-t-il ajouté dans un communiqué.

Contrairement à ce qu’affirment les autorités kényanes, l’ONG assure que les procédures d’évacuation du camp de Dadaab « ne respectent pas les normes internationales » concernant le retour forcé de réfugiés. « Le nombre de Somaliens en situation de précarité qui doivent partir dépasse largement les ressources disponibles pour les assister en Somalie », où vivent déjà plus d’un million de déplacés et où cinq millions de personnes sont menacées d’une crise alimentaire, affirme le communiqué du NRC.

« Peur et désinformation »

Le gouvernement kényan avait annoncé en mai sa volonté de procéder au démantèlement du camp de Dadaab, décrit par Nairobi comme un vivier du terrorisme islamiste qui frappe régulièrement le Kenya.

En septembre, Human Rights Watch (HRW) avait déjà souligné que la procédure d’évacuation du camp était « basée sur la peur et la désinformation » et ne respectait pas les normes internationales en la matière.