Des hélicoptères Black Hawk sur la base militaire de Barranco Minas, Guainia (Colombie), le 4 mai 2015. | LUIS ACOSTA / AFP

La Pologne, qui vient d’abandonner les négociations concernant l’achat des hélicoptères Caracal d’Airbus, lancera un nouvel appel d’offres sur des hélicoptères pour son armée, a annoncé, mercredi 12 octobre, Rafal Bochenek, porte-parole du gouvernement conservateur de Varsovie. « Pour consoler le groupe Airbus, je peux dire seulement qu’un nouvel appel d’offres sur des hélicoptères sera lancé et qu’il y aura la possibilité d’y participer », a déclaré M. Bochenek à la radio publique Jedynka, sans donner aucun détail.

Cette déclaration est faite au lendemain de l’annonce par le ministre de la défense, Antoni Macierewicz, de l’achat d’au moins vingt et un Black Hawk américains fabriqués en Pologne, dont deux cette année et huit en 2017. La veille, M. Macierewicz avait déclaré que l’armée polonaise avait besoin à terme de 50 à70 appareils, fabriqués en Pologne mais aussi à l’étranger.

Mardi, le patron d’Airbus Group, Tom Enders, s’en est pris violemment à Varsovie, estimant avoir « l’impression d’avoir été mené en bateau pendant des mois par l’actuel gouvernement polonais » conservateur. Il a annoncé que son groupe allait « demander réparation », sans plus de précision.

Visite de François Hollande annulée

Le porte-parole du gouvernement a mis en doute, mercredi, l’argument soulevé par l’avionneur européen de vouloir créer 6 000 emplois liés à tous ses investissements en Pologne. « Dommage que les lettres avec de tels arguments soient écrites après la fin des négociations, car ce genre d’information n’est inscrit dans aucun des documents officiels présentés par Airbus », a-t-il déploré.

L’annulation du contrat, le 4 octobre, avait suscité une vive crise diplomatique entre Paris et Varsovie, le président François Hollande reportant une visite prévue à Varsovie jeudi. Mardi soir, le chef de la diplomatie française, Jean-Marc Ayrault, s’est entretenu au téléphone avec son homologue polonais, notamment à propos de l’affaire Caracal, a annoncé la Pologne, sans autre précision.