Le chef de l’Etat a insisté sur les enjeux politiques, humanitaires et sécuritaires de l’offensive contre la ville, dernier bastion du groupe Etat islamique (EI) en Irak. | CHARLES PLATIAU / AFP

« La reconquête n’est pas une fin en soi. » Le président français, François Hollande, a appelé mardi 25 octobre la coalition internationale antidjihadiste à « anticiper les conséquences de la chute de Mossoul » en Irak.

Le chef de l’Etat a insisté sur les enjeux politiques, humanitaires et sécuritaires de l’offensive contre la ville, dernier bastion du groupe Etat islamique (EI) en Irak, alors que s’ouvrait à Paris une réunion regroupant les ministres de la défense de treize pays de la coalition - qui en compte une soixantaine - parmi lesquels les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l’Australie, le Canada et l’Allemagne.

Un enjeu « politique » et « humanitaire »

Une semaine exactement après le lancement de l’offensive par l’armée irakienne et les combattants kurdes, soutenus par la coalition, François Hollande a tenu à mettre en avant l’enjeu de « l’avenir politique de cette ville, de la région et de l’Irak », en insistant sur la nécessaire représentation de « tous les groupes ethniques et religieux » dans l’administration future de la ville à majorité sunnite.

« Le second enjeu est humanitaire. Nous pouvons craindre que Daech utilise tous les moyens d’action, jusqu’aux plus barbares, et retarde la prise de Mossoul. Notre but doit être de protéger la population civile, pas de la frapper comme d’autres le font en Syrie, et notamment à Alep », a souligné le chef de l’Etat, en allusion au régime de Damas et son allié russe qui pilonnent les quartiers est tenus par les rebelles.

Enfin, il a de nouveau appelé les ministres de la coalition à travailler pour « fixer les étapes des prochaines opérations », et particulièrement la reprise de Raqqa. « Si Mossoul tombe, (Raqqa) sera le dernier bastion de Daech. Nous devons faire en sorte que Daech soit détruit et éradiqué partout », a-t-il insisté.

Le danger du « retour des djihadistes étrangers »

François Hollande a notamment mis en garde contre « le retour des djihadistes étrangers » dans leurs pays d’origine ou leur repli en Syrie. Selon des sources françaises, sur les quelque 4 à 5 000 djihadistes combattant à Mossoul, il y aurait environ 300 Français. Et autant à Raqqa, la « capitale » de l’EI en Syrie.

« Il y aura aussi des terroristes qui se cacheront et qui tenteront aussi d’aller vers Raqqa. Nous devons donc clairement les identifier. Cela passe par un large partage de nos informations et de nos renseignements. C’est une absolue nécessité », a déclaré M. Hollande.

Un avertissement déjà prononcé par le chef de l’Etat le 20 octobre, lors de l’ouverture à Paris d’une rencontre réunissant les ministres des affaires étrangères ou les représentants de vingt-trois pays ainsi que de l’Union européenne, des Nations unies et de la Ligue arabe.

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