Les premières émoticônes entrent au Museum of Modern Arts de New York
Les premières émoticônes entrent au Museum of Modern Arts de New York
Le MoMA a ajouté à sa collection les 176 symboles conçus à la fin des années 1990 pour l’opérateur japonais NTT Docomo.
Les emojis conçus par Shigetaka Kurita. | Shigetaka Kurita/MoMA
La collection du Museum of Modern Arts (MoMA), à New York, vient de s’enrichir de 176 pièces quelque peu particulières : une collection de carrés de douze pixels de côté. Il s’agit de la première série d’émoticônes (emoji en japonais), créés par le designer Shigetaka Kurita, qui les a conçus entre 1998 et 1999.
A l’époque, M. Kurita travaille pour l’opérateur de téléphonie japonais NTT Docomo, qui développe i-mode, un service Web pour téléphones. Le service ne peut transmettre que de faibles quantités de données, et les écrans des téléphones ne permettent de toute façon l’affichage que d’un faible nombre de caractères. M. Kurita propose alors de créer des images schématisées de petite taille : ce seront les 176 émoticônes originelles.
Le succès est immédiat, et les autres opérateurs japonais copient très rapidement le concept. En dehors de l’archipel, il faudra cependant attendre 2010, et l’arrivée des émoticônes dans le standard Unicode, pour qu’ils connaissent un succès véritablement planétaire.
« Les emoji de Shigetaka Kurita sont de puissantes manifestations de la capacité du design à modeler le comportement humain, explique le musée. Le design d’une chaise dicte notre posture ; de même, le format d’une communication électronique donne une forme particulière à notre voix. Les collections du MoMA sont remplies d’exemples d’innovations en matière de design qui ont radicalement modifié notre monde, du téléphone à l’ordinateur personnel en passant par le signe@. »