Un jeune supporteur assis dans les tribunes du stade de Chapecoense après le drame qui a décimé le club, le 29 novembre 2016. | NELSON ALMEIDA / AFP

L’histoire était belle. Un « petit poucet » qui s’était imposé sous les puissants projecteurs du sport le plus populaire du monde. Il était justement surnommé le « Leicester brésilien », en référence à l’improbable champion d’Angleterre 2016. Chapecoense aurait pu sombrer, comme un club qui essaye et qui chute. Chapecoense aurait pu faire vibrer l’Amérique du Sud, comme un club qui triomphe. Mais le club de Chapecoense a été décimé par un accident d’avion dans la nuit de lundi à mardi. Seuls trois de ses joueurs ont survécu.

« L’Atlético nacional demande à la Conmebol que le titre de la Sudamericana soit remis à Chapecoense. » Le geste n’est évidemment que symbolique, mais il témoigne de l’inconditionnel soutien dont bénéficie Chapecoense de la part du monde du ballon rond. La Confédération sud-américaine de football a annoncé qu’elle étudierait la proposition du club colombien et donnerait sa réponse avant la fin de l’année.

L’Atlético nacional et Chapecoense auraient dû se rencontrer à Medellín, le 1er décembre, en finale de la Copa Sudamericana, l’équivalent de la Ligue Europa. C’était la troisième fois que le club colombien atteignait ce niveau de la compétition. Mais c’était un événement historique et inattendu pour son adversaire.

Prêt gratuit de joueurs pour la saison 2017

A la suite du drame, la Conmebol a logiquement annoncé qu’elle annulait la finale. La dernière journée du championnat a été repoussée au 11 décembre. Une ultime journée que le club de Palmeiras, tout juste devenu le plus titré du Brésil (9 fois), a demandé à jouer avec le maillot de Chapecoense sur les épaules.

Les autres clubs brésiliens ont quant à eux proposé au club endeuillé de lui prêter des joueurs gratuitement afin de permettre à l’équipe de continuer à jouer. L’initiative a pris la forme d’un communiqué officiel dans lequel ils ajoutent une « demande formelle à la Confédération brésilienne de Football pour que Chapecoense ne puisse pas être relégué en Série B lors des trois prochaines saisons. Si Chapecoense termine aux quatre dernières places lors des trois prochains exercices, c’est le 16e au classement qui serait relégué. »

« C’est le minimum que les clubs puissent faire, avec l’objectif sincère d’aider à reconstruire cette institution et une partie du football brésilien qui est partie ce mardi, #ForçaChape », peut-on encore lire dans le communiqué.

Alors que le président du Brésil, Michel Temer, déclarait trois jours de deuil national, les hommages se sont multipliés sur les réseaux sociaux. Le Real Madrid, le FC Barcelone et le Paris-Saint-Germain, entre autres, ont débuté leur entraînement par une minute de silence. Zinédine Zidane et Unaï Emery ont également apporté leurs condoléances aux familles des victimes avant de commencer leur conférence de presse.

« La douleur est terrible »

La Ligue de football professionnel (LFP) a déclaré qu’« en signe d’hommage et de solidarité avec le club brésilien », une minute de silence serait observée sur « tous les terrains avant le coup d’envoi des rencontres de la 15e journée de Ligue 1 et de la 17e journée de Domino’s Ligue 2 », qui ont débuté mardi soir. Au Portugal, le président de Benfica, Luis Filipe Vieira, a annoncé sur le site Internet de son club : « Benfica, en solidarité, manifeste sa disponibilité pour aider Chapecoense pour apaiser sa peine et dépasser la perte sportive ». « Emotion pour la tragédie de Chapecoense. C’est un destin qui nous lie inextricablement. Nous sommes avec vous, fraternellement », a tristement tweeté le club italien du Torino, victime d’un drame similaire en 1949.

« C’est un jour très, très triste pour le football », a réagi le patron de la FIFA, Gianni Infantino. « La famille du football brésilien est en deuil », a déclaré l’icône Pelé après que Diego Maradona s’est déclaré « supporteur de Chapecoense ». Et à Liverpool, hier, avant le quart de finale de League Cup face à Leeds, Anfield s’est tu.

« La douleur est terrible. Juste quand on était si bien partis, peut-être pas au sommet, mais on s’était fait un nom au niveau national, cette tragédie arrive. C’est très difficile, c’est une grande tragédie », a déclaré, effondré, le vice-président du club, Ivan Tozzo, sur la chaîne brésilienne SporTV. En espérant que l’histoire puisse redevenir belle.

Liverpool vs Leeds United 'Profound Sadness' | Tribute to Chapecoense
Durée : 01:52