François Hollande le 29 novembre aux Invalides. | JEAN CLAUDE COUTAUSSE / FRENCH-POLITICS POUR LE MONDE

La décision de François Hollande est saluée par les membres de sa famille politique – y compris par les frondeurs du PS –, tandis que les représentants des autres composantes de la gauche la commentent avec des mots durs, y voyant la conclusion logique d’un mandat qui a tourné le dos au programme défendu en 2012.

L’annonce du chef de l’Etat est « digne et courageuse », juge sur Twitter Jean-Marc Ayrault, le ministre des affaires étrangères et ex-chef du gouvernement (mai 2012-mars 2014). Sa « seule motivation est l’intérêt supérieur de la France », ajoute-t-il. C’est « la décision d’un homme d’Etat », renchérit Najat Vallaud-Belkacem, la ministre de l’éducation nationale. Elle « n’a été dictée que par les exigences du rassemblement de notre famille politique, à laquelle François Hollande a toujours œuvré », écrit-elle sur sa page Facebook.

« Une issue digne à une situation qui ne l’était pas »

Pour Christiane Taubira, ancienne garde des sceaux (mai 2012-janvier 2016), l’allocution télévisée de M. Hollande, jeudi soir, fut « un moment de dignité comme la politique en était devenue avare ». « La vie continue, rien ne se termine aujourd’hui, a insisté sur RTL Didier Guillaume, le président du groupe socialiste au Sénat. Nous allons continuer à porter le flambeau de ce qu’il a fait. » En dépit des nombreux « désaccords » qu’elle a avec le chef de l’Etat, la sénatrice (PS, Paris) Marie-Noëlle Lienemann a tenu à rendre « hommage à sa hauteur de vue pour l’avenir du pays, de la gauche ».

Mais les réactions sont nettement plus acides dans la gauche non socialiste. Ancien ministre sous la présidence Mitterrand et dans le gouvernement Jospin, Jean-Pierre Chevènement a posté un message cinglant sur Twitter : « François Hollande a su trouver une issue digne à une situation qui ne l’était pas. » « Il laisse son camp comme un grand blessé polytraumatisé », déclare au Monde Yannick Jadot, le candidat d’EELV à la présidentielle de 2017.

« On ne peut pas impunément renoncer aux valeurs de gauche et trahir des engagements de campagne au nom du changement, après dix ans avec la droite au pouvoir, sans en payer le prix », tranche Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF, dans un communiqué. L’annonce de jeudi soir « marque l’ultime renoncement d’un quinquennat qui les collectionna », renchérissent Danielle Simonnet et Eric Coquerel, coordinateurs politiques du Parti de gauche, qui fustigent au passage les « grandes régressions » du mandat de M. Hollande sur les retraites, le code du travail, les services publics, etc.