Bernard Godet, du RPR à la Fédération française de rugby
Bernard Godet, du RPR à la Fédération française de rugby
M le magazine du Monde
Accusé de trafic de billets lors de matchs du XV de France, l’ancien expert-comptable de la droite française a dû démissionner de son poste de vice-président de la FFR.
Bernard Godet, vice-président de la Fédération française de rugby. | François Bouchon / Le Figaro
Marchand de sable
Le vice-président de la Fédération française de rugby a été contraint de démissionner le 20 novembre, après les révélations de Mediapart sur un système de revente frauduleuse de billets, dont il aurait tiré profit entre 2008 et 2009. De nouvelles accusations lancées par le site d’information concernent d’importantes surfacturations encaissées par l’imprimerie prestataire dont Godet est actionnaire. Ce dernier a décidé de porter plainte pour diffamation, jeudi 1er décembre, contre le site d’information.
Comptable indéboulonnable
Jusqu’à sa retraite officielle, en 2008, Bernard Godet fut pendant vingt ans l’expert-comptable au service de la droite française. De Jacques Chirac à Nicolas Sarkozy en passant par Alain Juppé et Michèle Alliot-Marie, tous les dirigeants successifs du RPR puis de l’UMP ont eu affaire au cabinet des frères Godet. En 1997, Philippe Séguin aurait tenté de le remplacer, en vain.
L’homme des présidents
L’expert de l’ombre s’est également occupé de la comptabilité de deux campagnes présidentielles, aujourd’hui suspectées de fraudes : celle de Jacques Chirac en 1995, et celle de Nicolas Sarkozy en 2007 qui pourrait avoir bénéficié de grâces illégales du régime Kadhafi. Son frère, Pierre Godet, qui a repris le flambeau pour la campagne de 2012, est, lui, directement impliqué dans l’affaire Bygmalion.
Chevalier contesté
En 2008, le ministre du budget Éric Woerth remet la Légion d’honneur à cet inconnu du grand public pour ses « trente-cinq ans d’activités professionnelles ». Une décoration critiquée et sur laquelle plane un soupçon de conflit d’intérêts. Bernard Godet s’était en effet occupé, deux mois plus tôt, de certifier les comptes du microparti du ministre (l’Association de soutien à l’action d’Éric Woerth), financé par la milliardaire Liliane Bettencourt.