Dix jours après que François Fillon a été choisi pour représenter le parti Les Républicains (LR) à l’élection présidentielle, la droite compte une nouvelle candidate à l’investiture suprême. La députée européenne Michèle Alliot-Marie a annoncé, jeudi 8 décembre, dans un entretien au journal 20 Minutes qu’elle entrait dans la course à l’Elysée pour « renouer avec un esprit de conquête pour la France et pour chacun des Français ».

Alliot-Marie « surprise » par les choix libéraux de Fillon

Mme Alliot-Marie, qui se revendique du gaullisme, affirme qu’elle n’a « jamais nui à [s]a famille politique » et qu’« ne le [fera] jamais » même en se présentant. « Je connais François Fillon depuis très longtemps. Je suis d’accord avec lui sur les domaines régaliens inspirés du gaullisme », poursuit-elle. Mais elle se dit « surprise par ses choix libéraux, que certains qualifient d’ultralibéraux. On ne peut marginaliser le rôle de l’Etat au nom d’une théorie libérale. » « C’est l’Etat qui permet à la France de préparer l’avenir, de lancer les investissements nécessaires pour les cinq, dix, quinze, vingt prochaines années », explique-t-elle.

L’ancienne ministre de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy affirme avoir « la moitié des promesses des 500 parrainages requis » pour mener à bien sa candidature.

Un autre candidat à la présidentielle issu des rangs de LR a décidé de s’affranchir aussi de la primaire de la droite : il s’agit du député des Yvelines Henri Guaino.

« La primaire, ça n’est pas open bar »

A gauche, trois personnalités, Pierre Larrouturou (Nouvelle Donne), Sébastien Nadot (Mouvement des Progressistes, MdP) et Bastien Faudot (Mouvement républicain et citoyen, MRC) ont vu leur candidature à la primaire de la gauche organisée par le Parti socialiste (PS) recalées, a annoncé, jeudi, le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis.

« Le comité national d’organisation de la primaire [CNOP] qui s’est réuni [mercredi] a pris une décision : on ne peut accepter Nouvelle Donne, le MRC ni le MDP. Leur désir de souscrire à la Belle Alliance populaire est un peu tardif », a justifié M. Cambadélis, estimant la primaire « un peu victime de [son] succès ». « Tout le monde veut en être. Mais la primaire de la gauche ça n’est pas open bar », a-t-il souligné.

Pierre Larrouturou, cofondateur de Nouvelle Donne, avait officialisé sa candidature le 1er décembre, suivi, cette semaine, par Bastien Faudot, candidat du MRC. Sébastien Nadot, représentant du MdP, mouvement créé par Robert Hue, a de son côté demandé, jeudi, à participer à la primaire qui se tiendra les 22 et 29 janvier.

Cambadélis écrit à Macron et à Mélenchon

Pour l’heure, l’ancien ministre de l’économie Arnaud Montebourg (PS), le député de Loire-Atlantique (Parti écologiste) François de Rugy et le président du parti Front démocrate, Jean-Luc Bennahmias, ont déposé une candidature en bonne et due forme rue de Solférino.

Le député (PS) des Yvelines Benoît Hamon formalisera sa démarche vendredi matin. Quant à l’ancien premier ministre, Manuel Valls, il ne devrait avoir aucune peine à réunir les parrainages nécessaires avant le 15 décembre, dernier jour pour déposer une candidature. Vincent Peillon devrait aussi se lancer, selon des députés proches de l’ex-ministre de l’éducation. Des incertitudes planent en revanche autour des candidatures de la sénatrice (PS) de Paris Marie-Noëlle Lienemann et de l’ancien syndicaliste Gérard Filoche (PS).

M. Cambadélis a confirmé, jeudi, qu’il avait écrit à l’ancien ministre de l’économie Emmanuel Macron et au fondateur de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon pour les convaincre de participer à la primaire. Ce que les deux hommes ont refusé.

M. Macron, fondateur du mouvement En Marche ! devrait développer les pistes de son programme lors d’un meeting, samedi à Paris.