« On ne définit pas la ligne du FN seul », lance Mme Marion Maréchal-Le Pen à Florian Philippot
« On ne définit pas la ligne du FN seul », lance Mme Marion Maréchal-Le Pen à Florian Philippot
Le Monde.fr avec AFP
Dans un entretien au « JDD », la députée du Vaucluse s’en prend vertement au vice-président du Front national, notamment sur la question de l’IVG.
Marion Maréchal-Le Pen, le 9 novembre, à l’Assemblée. | BENOIT TESSIER / REUTERS
Dans un entretien au Journal du dimanche daté du 11 décembre, la députée frontiste du Vaucluse, Marion Maréchal-Le Pen s’en prend vertement au vice-président de son parti Florian Philippot. Elle l’accuse ainsi de vouloir définir la ligne du Front national « seul sur BFM TV ».
Pas de débat en interne
La nièce de Marine Le Pen revient notamment sur la question de la prise en charge de l’avortement, alors que M. Philippot a affirmé, mardi, qu’elle était « seule » et « isolée » au sein de la formation d’extrême droite dans sa volonté de revenir sur son remboursement intégral et illimité.
Selon Mme maréchal-Le Pen, sa position était celle défendue, en 2012, par sa tante « avec beaucoup de courage et de talent ». « Elle semble avoir changé d’avis, puisqu’elle a affirmé qu’il n’y aurait “aucune modification, ni du périmètre, ni de l’accès, ni du remboursement de l’IVG” », déplore cependant la députée.
« Je découvre sa position. Il n’y a pas eu de débat en interne. Elle a décidé que cela ne ferait pas partie du projet pour la présidentielle. Cela n’interdit pas que les députés demain fassent des propositions de loi. »
« Un peu plus de respect »
A propos du vice-président du FN, très présent dans les médias, Mme Maréchal-Le Pen lance un rappel à l’ordre : « Quand on définit la ligne du FN ou qu’on décide d’un changement stratégique, on le fait dans les instances du parti. »
L’élue revient en outre sur son cas personnel, demandant « un peu plus de respect de la part de Florian Philippot ».
« Il parle de moi dans les médias en disant “cette personne” ; je trouve cette appellation assez inadéquate. Il y a un minimum de bienséance et de respect mutuel à avoir. »
Elle juge toutefois « largement exagérée » la question des « deux lignes » qui coexisteraient au sein du parti d’extrême droite. « Il peut y avoir des analyses différentes en fonction de telle ou telle actualité, mais cela n’a rien à voir avec ce qui se passe au PS entre Hamon et Macron ou chez Les Républicains entre Fillon et NKM [Nathalie Kosciusko-Morizet] », explique Mme Maréchal-Le Pen, qui assure « soutenir » sa tante et se défend de toute « déloyauté » à son égard.