Démantèlement d’un campement de migrants aux portes de Paris
Démantèlement d’un campement de migrants aux portes de Paris
Le Monde.fr avec AFP
Deux cent cinquante personnes, installées dans des tentes faute de place dans le centre parisien situé à seulement une centaine de mètres, ont été évacuées.
Campement de fortune de réfugiés (Soudan, Afghanistan, Pakistan...) installé sur l'allée centrale de l'avenue du Président-Wilson. | CAMILLE MILLERAND / DIVERGENCE POUR LE MONDE
Un campement de migrants a commencé à être démantelé vendredi 16 décembre à Saint-Denis, à quelques centaines de mètres à peine du centre d’accueil ouvert il y a un mois à Paris pour éviter la reconstitution de nouveaux campements.
Aux alentours de 9 h 30, Soudanais, Afghans et Erythréens pour la plupart ont commencé à rassembler leurs affaires, dans le calme, alors que les forces de l’ordre démontaient leurs tentes. Au départ, entre 700 et 750 migrants étaient attendus, mais seulement 250 personnes étaient finalement présentes au moment de l’évacuation vendredi matin.
Cette évacuation a été décidée pour « des raisons de salubrité et de sécurité », a expliqué à l’AFP la préfecture de Seine-Saint-Denis.
Deux gymnases réquisitionnés
Les migrants seront dirigés vers « des structures collectives », a précisé la préfecture. Deux gymnases ont notamment été réquisitionnés dans le département de petite couronne et un troisième à Paris. « L’objectif n’est pas de faire seulement de la mise à l’abri et de l’hébergement mais de réaliser un examen de l’ensemble des situations individuelles afin de les orienter », a-t-elle ajouté.
Il y a un peu plus d’un mois, un centre d’accueil pour migrants a ouvert ses portes à Paris, à l’initiative de la maire Anne Hidalgo, afin de mettre fin aux incessantes reconstitutions de campements à mesure qu’ils étaient démantelés, dans le nord de la capitale. Cette ouverture avait été conditionnée par l’évacuation du plus grand camp de migrants parisien installé place Stalingrad, dans le nord-est de la ville. Dans la foulée du démantèlement de la « jungle » de Calais, le campement, qui comptait alors plus de 3 800 personnes, avait été évacué le 4 novembre.
Pas de places dans le centre d’accueil
Théâtre d’une trentaine de démantèlements depuis l’an dernier, Paris n’a pas vu de nouvelle constitution de camp de migrants depuis l’ouverture du centre d’accueil le 10 novembre. A Saint-Denis, en revanche, aux portes de la capitale, les premiers migrants sont arrivés dès le 24 novembre, selon des bénévoles d’Emmaüs. Selon plusieurs témoignages recueillis par l’AFP, certains migrants de Saint-Denis se sont retrouvés là après avoir tenté, sans succès, d’être accueillis dans le centre parisien situé à seulement une centaine de mètres, porte de la Chapelle.
Au départ doté de 400 lits, le centre parisien, qui accueille les migrants quelques jours avant de les répartir en centre d’accueil et d’orientation (CAO), devrait étendre sa capacité, la préfecture d’Ile-de-France évoquant 150 places supplémentaires.
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