La Belgique invite ses ressortissants à quitter « dès que possible » la RDC
La Belgique invite ses ressortissants à quitter « dès que possible » la RDC
Par Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, Correspondant)
A l’approche du 19 décembre, date en principe de la fin du mandat de Joseph Kabila, les tensions politiques dans le pays inquiètent les chancelleries.
Des partisans de l’opposition congolaise lors d’une marche, en septembre 2016 | © Kenny Katombe / Reuters
Le ministère des affaires étrangères conseille aux Belges de quitter « dès que possible » la République démocratique du Congo. Cinq journalistes de deux chaînes de télévision flamande ont, par ailleurs, été expulsés, vendredi 16 décembre par les autorités de Kinshasa. Quelque 4 000 Belges résident en RDC, dont 2 500 dans la capitale, Kinshasa.
Didier Reynders, le chef de la diplomatie, invite ses concitoyens qui resteraient dans l’ancienne colonie belge à « la plus grande vigilance », compte tenu des tensions politiques qui règnent dans le pays. Le mandat du président Joseph Kabila se termine lundi 19 décembre, le dialogue avec l’opposition initié par l’église catholique est dans l’impasse et la RDC vient de prendre une série de mesures réduisant les libertés publiques. Le pouvoir pourrait aussi, selon le ministère belge des affaires étrangères, fermer des aéroports et empêcher l’accès à Internet alors que les contrôles se multiplient dans la capitale.
Personnels diplomatiques sans protection
D’après le journal Le Soir, les chancelleries étrangères, dont celle de la Belgique, éprouverait en outre des difficultés à déployer des militaires pouvant assurer la protection des personnels diplomatiques. Washington a également invité les Américains à la prudence. Les pays occidentaux redoutent qu’un échec de la médiatisation de l’église entraîne un cycle de manifestations-répressions, avec une forte mobilisation de la jeunesse, qui a créé des « groupes de base » très actifs réclamant que M. Kabila démissionne, comme prévu, à la fin de trois mandats.
L’élection présidentielle congolaise a, en principe, été renvoyée à 2018 et un premier ministre issu de l’opposition devrait être nommé dans l’intervalle. D’autres opposants contestent cet accord, en raison de l’incertitude quant à l’étendue des pouvoirs de M. Kabila durant cette période. Lors du scrutin de 2011, le président aurait été maintenu au pouvoir grâce à des fraudes, affirme l’opposition emmenée par Etienne Tshisekedi.